La nervosité animale est un état assez complexe à appréhender pour les propriétaires d’animaux domestiques et l’ensemble des humains qui les côtoient. Chez le chien, la nervosité est apparente lorsqu’elle est traduite par des comportements tels que les tremblements, les aboiements excessifs, l’agressivité ou encore l’autodestruction. Elle passe inaperçue lorsque le chien nerveux l’exprime par des gestes compulsifs, une demande d’attention constante ou encore une vigilance accrue.
Le chien nerveux ne peut pas exprimer ses émotions et son ressenti aussi explicitement qu’un humain. Il peut donc être difficile pour le maître que vous êtes de détecter le problème et d’en déceler les causes à temps. Une bonne prise en charge nécessite une meilleure compréhension du problème et une connaissance manifeste des solutions existantes sur le marché.
Cette rubrique se propose de vous fournir les pistes pour comprendre les mécanismes, les causes, manifestations et dispositions palliatives pour traiter la nervosité de votre chien.
Les divers stades de la peur chez le chien nerveux
La nervosité du chien est souvent un comportement acquis qui se développe soit par défaut de socialisation soit suite à un traumatisme. Quel que soit le facteur déclencheur, le chien nerveux est généralement sous l’emprise d’une peur irrépressible, spontanée ou permanente. Elle impacte sa qualité de vie, entraînant une détérioration de la santé de l’animal et de sa relation avec son propriétaire.
Les réactions du chien nerveux et leur longévité varient en fonction de l’intensité de la frayeur et de son ancienneté. Trois stades de frayeur ou d’agitation sont à relever chez le chien nerveux :
- La peur ;
- L’anxiété ; et,
- La phobie.
La peur comme déclencheur de nervosité chez le chien
La peur est l’un des déclencheurs des comportements nerveux chez le chien. Elle peut être induite d’une part par des stimuli et indicateurs environnementaux détectés par l’animal ; d’autre part, elle est engendrée par la réaction du propriétaire et le ressenti du chien en rapport à celle-ci.
Dès ses premières semaines, le chiot apprend comment réagir aux divers signes perçus par ses sens. Il peut s’agir d’une odeur peu commune, de phéromones, d’agressivité, de la présence d’un autre animal ou plus encore. Durant la socialisation canine, il assimile cet indicateur à la nécessité de fuir, de se défendre en réponse ou encore à l’importance de rester immobilisé.
La peur du chien nerveux peut aussi résulter de sa lecture de la gestuelle de son maître. Par exemple, lorsque votre chien a peur et grogne, le propriétaire que vous êtes aura tendance à vous en approcher pour le calmer et le rassurer, tel que cela se ferait pour un autre humain. Toutefois, cette approche soudaine ou familière renforcera encore plus la peur de votre chien nerveux.
La peur est une émotion normale chez votre chien, qu’il soit auparavant ou récemment devenu nerveux. C’est une réaction adaptative qui lui permet de se préserver. Elle n’implique pas de changement permanent dans le comportement de votre compagnon à quatre pattes
De plus, face au même stimulus et dans les circonstances similaires, les chiens ressentiront une intensité de peur différence. La réactive est donc adaptative et dynamique en fonction de l’histoire et des particularismes de l’animal.
Bien que la peur soit une émotion normale du chien, la nervosité qui en découle est généralement passagère. Elle est reconnaissable par les signes suivants.
- Le chien nerveux abaisse son corps ;
- Il ramène sa queue entre les jambes ;
- Ses oreilles restent plaquées ;
- Le chien nerveux évite activement la source de sa peur ;
- Il aboie de manière plus incisive.
Si votre chien a peur ou reste nerveux pendant longtemps, il est probable qu’il soit anxieux ou phobique.
Lire aussi : Chien nerveux qui se gratte tout le temps – Causes et solutions
L’anxiété persistante du chien nerveux
Si la peur est causée par la détection d’un stimulus par le chien nerveux, l’anxiété résulte par contre de l’appréhension de l’animal en rapport avec la possibilité que ledit stimulus apparaisse. Usuellement, l’anxiété est une réaction normale lorsqu’elle répond à un danger imminent. Le chien devient alors nerveux lorsqu’un événement lui rappelle un traumatisme passé ou quand il croit que celui-ci est sur le point de se reproduire.
Votre chien peut aussi devenir nerveux lorsque son anxiété est causée par des évènements non dangereux. Il peut avoir peur de la séparation, de l’absence de son maître ou encore de l’introduction d’un changement dans sa routine.
Le chien ainsi nerveux aura tendance à exprimer ses émotions avec plus d’insistance parce qu’il anticipe l’occurrence du facteur de stress. Chaque chien étant différent, il revient généralement au propriétaire de noter les signes d’anxiété chez son compagnon à poils, les plus récurrents étant
- Des tremblements légers ou des frissons chez le chien nerveux ;
- Un bâillement excessif accompagnant des démonstrations de frénésie ;
- Le léchage compulsif ;
- Une hyperactivité ;
- L’évitement de situations nouvelles ;
L’anxiété est une réponse normale pour le chien. Son expression peut durer sur une période importante sans toutefois être hautement nocive pour la santé canine. Elle devient problématique quand elle entraîne une nervosité constante chez le chien.
Dans certains cas, le chien se conditionne à la vigilance constante en toutes circonstances ; dans d’autres cas, le facteur de stress passe inaperçu pour l’humain, enracinant le sentiment anxieux de l’animal. Il devient alors nerveux à temps plein ; vous constaterez que le comportement de votre chien a radicalement changé. Il est alors probable de noter que :
- Le chien devient léthargique ;
- Le chien refuse de manger ;
- Le chien est constamment agité ;
- Le chien vomit plus souvent ; ou encore,
- Le chien s’isole de ses compagnons humains et animaux.
La phobie incapacitante chez les canidés domestiques
Dernier stade de peur pouvant rendre votre chien nerveux, la phobie est un processus complexe qui aboutit à une peur démesurée face à un objet ou une situation spécifique. Souvent irrationnelle, la réaction phobique persiste chez le chien nerveux en dépit du retrait de son déclencheur.
Pour illustrer, un chien qui à la phobie de l’eau continuera à en avoir peur même lorsqu’il n’est pas en présence d’eau. Cette peur peut entraîner un rejet de tout liquide et même de sa ration quotidienne de boisson. Votre chien phobique sera donc nerveux à chaque repas, quand vous prenez votre douche ou encore lorsqu’il pleut.
La phobie n’est pas une réponse adaptative qui permet au chien d’appréhender le danger. Le chien ne peut donc pas naturellement trouver une solution ou une réponse à sa phobie. De plus, la phobie étant un processus construit, elle peut entraîner une anxiété constante chez votre loulou. Vous noterez alors que votre chien ne se comporte plus normalement.
Communément, quand un chien est confronté à sa phobie, il est aux aguets et choisit de fuir l’objet stressant. Elle peut donc passer inaperçue pour le propriétaire dont le chien devient fuyant. Pour la mettre en évidence et éviter que votre chien devienne nerveux, il faut prêter attention aux signes suivants :
- Les halètements ;
- Les tremblements sévères ;
- La salivation excessive ;
- La déshydratation buccale ;
- L’intensification des activités motrices du chien ;
- Le hérissement des poils du chien nerveux ;
- Les gémissements et autres vocalisations ;
- Les mictions et défécations incontrôlées,
- Les réponses de luttes ou fuites irrationnelles ;
- La destruction des objets d’intérieur ou d’extérieur.
Les causes de la nervosité chez le chien
À priori, la peur est appréhendée comme une réponse à un élément externe à celui qui la subit. Il est donc commun de penser que le chien devient nerveux à cause d’une variable dans son environnement ou d’un comportement de ses congénères et maîtres.
Mais, les mécanismes aboutissant à la peur et à l’effet nerveux chez le chien peuvent aussi provenir du fonctionnement de son corps. Il est donc essentiel de déterminer les causes sous-jacentes de la peur chez votre chien.
La nervosité de votre chien peut être déclenchée par : des facteurs environnementaux, ses expériences passées, des problèmes de santé ou encore ses prédispositions génétiques.
Causes environnementales
La routine est l’une des clés du bien-être du chien. Il sera donc agité quand un changement se produit dans son espace. Ce dernier peut être en lien avec ses objets, sa zone géographique ou encore les personnes autour de lui. Les facteurs de stress environnementaux varient aussi d’un spécimen à l’autre, rendant la liste de circonstances induisant la nervosité du chien assez extensive.
Certains chiens seront agités après un déménagement parce qu’ils sont dans un nouvel habitat et qu’ils ne s’y sont pas encore familiarisés. L’agitation peut persister si les signes sonores dans son entourage sont stridents (par exemple, le bruit dû à des travaux de rénovation, ou de démolition). Le chien devient aussi nerveux lorsque ses aires de jeux ou sa diète sont changées.
Au cours de ces dernières années, les lieux d’accueil temporaires de chiens et autres animaux domestiques se sont multipliés. Cette recrudescence répond au besoin des propriétaires que vous êtes de garantir le bien-être du chien pendant que vous vaquez à vos activités.
Toutefois, les endroits publics fréquentés par d’autres espèces mettent à l’épreuve l’instinct de domination du chien. Ils peuvent donc l’amener à être plus agressifs et nerveux, en anticipation d’une confrontation avec ses congénères.
Causes traumatiques
Les chiens ayant subi des traumatismes antérieurs peuvent devenir nerveux lorsqu’ils sont confrontés aux déclencheurs de leur nervosité. Il existe à nos jours deux catégories de traumatismes qui justifieraient l’anxiété chez votre chien :
- Le traumatisme physique ; et,
- Le trouble du stress post-traumatique (TSPT).
Les traumatismes physiques du chien nerveux rassemblent l’ensemble des blessures, commotions et fractures dont l’animal peut souffrir. Il peut s’agir de lésions cutanées découlant d’une maladie ou des actes de violences d’un ancien compagnon humain ou animal. Le traumatisme peut aussi provenir d’un accident de la circulation ou d’une chute lors d’une sortie imprévue.
Le chien agité peut avoir des fractures au niveau de ses membres, de sa colonne vertébrale, de sa tête ou de toute autre partie de son anatomie. Le facteur commun en cas de traumatisme physique récent est la douleur. Le chien devient agité parce qu’il a mal, même si les signes d’inconfort ne sont pas apparents. Nous recommandons de toujours conduire votre chien chez un vétérinaire après un choc.
Une étude menée en 2020 démontrait que 5 à 17% des chiens venant de zones de combat souffrait de trouble du stress post-traumatique. Ceci suppose la probabilité que votre ami à quatre pattes souffre des séquelles d’un évènement anxiogène : violence physique ou verbale, accident, tremblement de terre, tsunami, catastrophes naturelles, peur de l’abandon, etc.
En cas de TSPT, le chien souffrant a des comportements excessifs. Il peut devenir hyper vigilant, un peu trop collant ou encore trop méfiant. Le comportement du chien agité peut virer d’une agressivité inexpliquée à une léthargie autodestructive.
Causes médicales et génétiques
Votre chien peut être nerveux ou surexcité parce qu’il souffre d’une maladie qui lui cause des douleurs. Il peut s’agir de lésions comme nous l’avons montré plus haut ou encore de pathologies moins visibles : les parasitoses, les maladies cardiaques, les troubles alimentaires, le déséquilibre de la diète, les problèmes de digestion, la pancréatite, les maladies du bas de l’appareil urinaire tel que la cystite, les rhumatismes, etc.
Certains chiens sont surexcités ou nerveux suite à un déséquilibre des hormones et des enzymes produites par leur organisme. Un chien souffrant de dysfonctionnement de la thyroïde est susceptible d’avoir un comportement alarmant.
L’hypothyroïdie est une maladie auto-immune fréquente chez les chiens. L’animal malade produit moins d’hormones thyroïdiennes que nécessaire. Il devient plus faible ; il maigrit et est de plus en plus irritable. Plus la glande s’atrophie, plus votre chien est irritable et paranoïaque. Il devient nerveux et agité. En général, l’hypothyroïdie favorise la survenue du diabète et de maladies opportune.
Outre ce dysfonctionnement, le chien peut être nerveux parce qu’il souffre d’hyperthyroïdie. Maladie plus rare, elle est souvent annonciatrice d’un cancer de la glande. L’animal malade est souvent hyperactif et surexcité. Vous noterez des humeurs vives et non justifiées avec une certaine agressivité au cours des interactions entre congénères ou avec les humains.
Le traitement des troubles de la thyroïde nécessite l’intervention d’un comportementaliste pouvant diagnostiquer l’anormalité du comportement nerveux et d’un vétérinaire pouvant traiter le mal. Si les parents de la lignée de votre chien ont un comportement nerveux ou un trouble des hormones du bonheur, il est fort probable que les descendants développent des traits similaires.
Dans ce cas, vous aurez besoin d’un comportementaliste et d’un éducateur canin pour apprendre comment interagir avec votre chien nerveux pour assurer son bien-être. La nervosité et la paranoïa canine peuvent aussi être induites par des maladies telles que l’hypoglycémie, l’hypovolémie ou l’hypoxie.
Les maladies typiquement liées à l’âge décontenancent le chien. Il perd la maitrise de ses organes et n’arrive plus à reconnaître les endroits, personnes et gestes familiers. Les dysfonctionnements cognitifs rendent le chien nerveux parce qu’il a constamment peur et mal. Ils se déclinent sous forme de sénilité, démence, maladie d’Alzheimer, perte de la vue, etc.
Votre chien sera alors nerveux la nuit, car il souffre d’un trouble du sommeil. En pleine journée, la fatigue, les problèmes de digestion et de motricité peuvent entraîner une forte irritabilité et rendre le chien agressif. Quelquefois, le chien âgé et nerveux est dépassé par son ressenti et devient apathique.
Le chien peut être nerveux parce qu’il associe une visite chez son traitant à l’inconfort qu’il ressent lorsque ses zones douloureuses sont manipulées. Votre chien manifestera alors un comportement nerveux lors de sa visite chez le comportementaliste ou chez le vétérinaire. Son anxiété peut aussi être apparente lors des sorties. Enfin, certains chiens deviennent nerveux après une stérilisation ou une castration.
Autres causes de la nervosité chez le chien
Chaque chien étant différent et ayant une expérience de vie propre, il existe une multitude de facteurs pouvant déclencher un comportement nerveux aigu ou chronique dans l’espèce. Outre les causes précitées, le chien pourrait être agité par défaut de socialisation ou par manque d’activités physiques.
La socialisation est un processus naturellement enclenché chez le chiot qui grandit avec sa mère ou avec des aînés de sa race. Elle inculque au chiot comment interagir avec ses congénères. Il apprend au cours de cette période à contrôler son agressivité et à différencier les signes d’excitation de ceux exprimant un véritable danger. Il apprend aussi à être indépendant et à mieux accepter la séparation.
Partant de l’a priori que de nombreux chiots de chenils et de chiens errants ont été séparés de leurs aînés alors qu’ils étaient trop jeunes, ils n’ont pas eu l’opportunité d’apprendre à gérer les émotions fortes et situations stressantes.
Les chiens de compagnie répondant à ces critères sont donc plus susceptibles d’être nerveux ou anxieux. Ils sont prédisposés à exprimer leurs émotions avec plus d’enthousiasme, à avoir plus de mal à gérer les signes forts et brusques.
Les activités physiques permettent au chien de s’épanouir émotionnellement et de dépenser le trop-plein d’énergie qui pourrait conduire à une surexcitation. Par ailleurs, le sport canin facilite la digestion et prévient les maladies telles que : l’obésité, les douleurs motrices, la dépression, etc.
Par opposition, un chien qui ne pratique aucun jeu et aucun sport peut aisément développer ses maux et les diverses maladies corollaires. II deviendra alors plus aisément nerveux à cause des douleurs ressenties et de la persistance de l’instabilité émotionnelle due au manque d’exercice.
Comment reconnaître un chien nerveux ?
À la différence du chien nerveux, l’humain peut aisément communiquer son inconfort par des propos ou choisir de se retirer dans sa bulle. Les chiens ont par contre une relation dictée autant par leurs affects et que par celui des personnes qui tiennent l’autre bout de la laisse.
De plus, chaque chien réagit différemment quand il est nerveux ou quand il a peur. Il revient au propriétaire que vous êtes d’interpréter les signes de nervosité chez votre compagnon.
L’une des méthodes les plus rapides pour reconnaître les manifestations du comportement nerveux serait de vous renseigner chez votre comportementaliste pour chien. Il est le plus à même de fournir une éducation complète sur les comportements normaux et anormaux de l’animal en fonction de sa race et de son histoire.
Quelques signes transversaux vous mettront toutefois la puce à l’oreille pour assurer une prise en charge rapide du chien nerveux.
La stéréotypie
La stéréotypie est l’un des traits observés chez les chiens nerveux. Originellement détectée chez les animaux sauvages vivant en captivité, la stéréotypie désigne un comportement répétitif et invariant qui n’a pas une fonction réelle lors de sa manifestation. Les comportements stéréotypés apparaissent lorsque le chien a du mal à exprimer son ressenti ou qu’il est confronté à une circonstance stressante. Les stéréotypies les plus courantes sont :
- Le chien qui tourne en rond ;
- Le chien qui tourne en chassant sa propre queue ;
- Le chien nerveux qui chasse les mouches ou les oiseaux lors qu’aucun de ses animaux n’est présent ;
- Le chien qui se mordille ou lèche son flanc ou sa truffe de manière compulsive, jusqu’à créer des lésions cutanées importantes ;
- Le chien qui mange toutes formes d’objets à sa portée (mousse, bois, jouets, sable, etc.).
Les stéréotypies du chien nerveux occasionnelles peuvent empirer en troubles obsessionnels compulsifs (TOC), lorsque le comportement de l’animal ne peut être expliqué dans le contexte d’observation. Les TOC ont aussi l’apanage d’être exprimés sur une longue durée et d’entraver le bon déroulement de la vie canine.
Si votre chien a des stéréotypies, il est impératif de consulter un vétérinaire comportementaliste pour éliminer les possibilités de troubles neurologiques.
Le halètement
Les chiens domestiques ont tendance à respirer par la bouche lorsqu’ils sont chauds ou après avoir fait un effort important. Ce comportement commun peut très vite devenir anormal lorsqu’il apparaît chez les chiens n’ayant fait aucun effort particulier. Le halètement est alors un signe que votre chien est agité ou surexcité.
Le halètement canin s’accompagne dans certains cas d’une hypoactivité ou d’une hyperactivité. Dans le premier cas, le stress du chien le conduit à être plus effacé et plus lent. Il choisira d’éviter le facteur de stress, qu’il s’agisse d’un endroit ou d’une personne.
Il aura le regard fuyant et aura tendance à fuir les activités qui le rendaient autrefois heureux. Dans le second cas, le chien nerveux s’exprime de manière plus excessive : il devient plus collant, plus agressif et plus réactif.
Le halètement du chien nerveux ou angoissé s’accompagne souvent de tachycardie. Votre animal de compagnie aura le cœur qui bat la chamade pendant qu’il halète. Son rythme cardiaque sera désordonné et arythmique.
L’apathie
Si le comportement de votre chien a changé et qu’il ne semble plus heureux, il est fort probable qu’il soit anxieux. Certains chiens nerveux ont tendance à se mettre en retrait et à éviter les activités sociales. Ils ont l’air déprimés et n’ont plus envie de bouger.
L’apathie du chien nerveux impacte chaque aspect de la vie canine et peut vite devenir dangereuse lorsqu’elle n’est pas prise en charge par un spécialiste. Certains sujets nerveux refusent de s’alimenter ou ont du mal à garder leurs selles.
La sous-alimentation du chien engendre de nombreux maux tels que : la fatigue, la perte de poids, les carences en sels minéraux et vitamines, la perte de poils, l’ulcère, etc.
L’apathie et la sous-alimentation qui en résulte créent un terrain fertile pour l’enracinement des états dépressifs et nerveux chez les chiens. Le cercle vicieux ainsi établi ne peut être brisé tant que l’animal n’a pas traité la maladie physique et suivi une thérapie comportementale de contre-conditionnement.
L’évitement
La nervosité du chien s’exprime à travers la posture qu’il adopte lorsqu’il est confronté aux stimuli stresseurs. Par occasion, après le manger, le repas ou une castration, il manifeste son évitement par une position de retrait. Le chien ramène sa queue entre ses jambes pour exprimer la crainte. Il tremble violemment ou détruit vos fournitures parce qu’il est sous tension.
Bien plus rarement, certains chiens indiquent qu’ils sont nerveux en bavant ou en se grattant excessivement. Il semble judicieux ici de noter que les comportements cités plus haut ne sont pas exclusifs à l’état nerveux de l’espèce canine.
Ils visent essentiellement à vous avertir de l’inconfort de votre toutou ; ils peuvent révéler une maladie cachée ou le besoin de changer l’une des composantes de la routine du chien.
Que faire si votre chien est anxieux ou stressé ?
Qu’elle soit passagère ou persistante, l’anxiété du chien affecte votre quotidien. Elle effrite la patience des propriétaires les plus compréhensifs. Elle vous rend dépressif lorsque vous devenez l’observateur passif de la détérioration progressive de l’état de votre chien désormais nerveux.
Quand un chien semble angoissé ou surexcité et que cela affecte sa vie, le souci premier des maîtres est de savoir comment aider le chien et traiter le mal.
Instinctivement, les maîtres de chiens nerveux essaient de calmer l’animal quand il est agité. Toutefois, les tentatives pour apaiser la situation restent sans effets et semblent aggraver la situation. À titre illustratif, quand vous essayez de toucher votre chien qui tourne en rond, il devient souvent agressif et aboie ; il ne se calme pas.
Cette réaction apparemment paradoxale est justifiée par le fait que vos gestes ne sont pas le langage adéquat pour calmer votre compagnon. De plus, ce dernier peut aisément capter les signes de nervosité que vous émettez en réaction à son état nerveux, renforçant ainsi sa peur.
Vous l’aurez compris, il est vital de faire appel à un spécialiste pour résoudre les problèmes de peur, de nervosité et d’angoisse de votre chien. Ici, vous aurez besoin de l’avis d’un vétérinaire et de celui du comportementaliste pour chien.
Consultez un vétérinaire si votre chien est nerveux
Votre chien est parfois nerveux parce qu’il est malade. Une visite chez le vétérinaire vous permet de révéler si le comportement de votre animal est dû à une maladie ou à une disposition génétique. Il examinera votre animal en faisant un examen complet prenant en compte les bilans sanguins, les tests de motricité, l’examen neurologique et psychologique du chien.
Le vétérinaire vous aide à détecter quels sont les éléments inappropriés de l’alimentation du chien et responsables de son irritation. Après un examen extensif des habitudes du chien nerveux et de son matériel, il met à jour quels sont les éléments porteurs d’odeurs ou de phéromones déclenchant le comportement nerveux.
Après avoir déterminé la cause du mal, le vétérinaire pour chien prescrit un traitement. Il peut s’agir d’hormones, de médicaments, d’un plan d’activités physiques, d’une intervention chirurgicale Quand l’état nerveux du chien reste idiopathique, c’est-à-dire sans cause apparente, le vétérinaire vous renvoie chez un comportementaliste.
Quelle que soit la solution proposée, rappelez-vous que le traitement de la peur, de l’anxiété et des phobies du chien nerveux est un processus qui nécessite de la patience et de la persévérance.
Tentez une thérapie comportementale pour reconditionner votre chien nerveux
Le caractère du chien change quand il est nerveux. Paradoxalement, certains comportements du chien et de ses compagnons (animaux ou humains) peuvent déclencher des crises nerveuses. Les stimuli stresseurs sont de diverses natures et varient d’un individu à l’autre.
Le comportementaliste élabore un plan de thérapie comportementale personnalisée qui vise à comprendre et à modifier les comportements indésirables ou problématiques de l’animal nerveux.
Étapes de la théorie comportementale pour chien nerveux
La théorie comportementale pour chien nerveux et angoissé se fonde sur trois étapes de bases : l’évaluation comportementale, l’identification des facteurs sous-jacents et l’élaboration d’un plan personnalisé pour le traitement.
- L’évaluation comportementale est entamée par une observation approfondie du comportement du chien dans son milieu. Vous échangez sur les la situation problématique, les interactions avec le chien, son histoire, ses habitudes, etc. Le spécialiste met en lumière les comportements anormaux du chien nerveux et analyse les circonstances dans lesquelles il se sert de ces divers constats pour identifier les éléments déclenchant la peur, l’anxiété et les crises phobiques du chien.
- La phase d’identification des causes sous-jacentes sert à déterminer si le comportement nerveux du chien est lié à une cause génétique ou physiologique. Le comportementaliste étudie l’histoire du chien; il identifie les défauts de socialisation, les traumatismes passés et les déclencheurs existant dans l’environnement du chien. Enfin, cette étape est cruciale, car elle nécessite le diagnostic des maladies dont souffre l’animal et qui induisent la nervosité canine.
- Sur la base de son évaluation, le comportementaliste canin établit un programme qui permettra de changer le comportement du chien. Il inclut des exercices physiques, des changements dans les habitudes du chien, des changements dans vos interactions avec votre chien et l’application des diverses techniques propres à ladite thérapie.
Techniques fondamentales de la thérapie comportementale
« L’opérationnalisation de la thérapie changeant le comportement nerveux du chien est basée sur des techniques fondamentales :
- Le renforcement positif :
- Le contre conditionnement ;
- La désensibilisation ;
- La formation à l’obéissance ;
- L’enrichissement environnemental ; et
- La gestion de l’environnement.
Le renforcement positif réunit l’ensemble des méthodes pour induire et entériner le comportement escompté. Elle implique l’utilisation des récompenses pour féliciter et de l’expression non violente de mécontentement pour désapprouver.
Le contre conditionnement vise à dissocier la réaction émotionnelle du stimulus déclencheur. Par exemple, un chien ayant peur de la caisse de transport sera entraîné à associer l’utilisation de la cage à une récompense. Le but est de transformer l’objet de phobie en un déclencheur d’émotions positives.
La désensibilisation vise à exposer le chien au facteur stressant dans un environnement contrôlé. L’animal est mis en contact avec l’élément apeurant de manière à éviter des réactions trop intenses. Il aura de moins en moins peur de l’objet ou de la circonstance et pourra l’intégrer à sa routine.
La formation à l’obéissance implique souvent l’intervention d’un éducateur canin. Elle vise à conditionner les réponses du chien en fonction des commandes spécifiques. L’objectif est que votre chien vous obéisse même lorsqu’il a peur ou qu’il est surexcité. La formation à l’obéissance permet de mieux structurer la relation entre le chien et son maître.
L’enrichissement environnemental est une technique qui vise à améliorer les aires de jeux et les activités du chien. Dans certains cas, le comportementaliste peut entièrement reconstruire les espaces du chien dans votre maison. Le cas échéant, il introduit un élément nouveau afin de prévenir la survenue de comportements destructifs ou de dépression.
Dernière technique courante, la gestion de l’environnement du chien nerveux implique une adaptation de ses aires de jeux et de sa routine. L’objectif ici est d’éviter les stimuli induisant le comportement anxieux.
Les gestes à éviter en face d’un chien nerveux
Résoudre la nervosité du chien reste une activité délicate, car elle nécessite une expertise réelle sur les aspects directs et indirects de la question. Il est donc impératif de faire appel à un professionnel qualifié. Les annuaires tels que Planipets vous mettent en contact avec des experts de la question canine pouvant vous fournir un service complet et des résultats probants.
Avoir un chien nerveux et phobique est une situation éprouvante à laquelle vous serez maintes fois tenté de trouver des solutions rapides et faciles à appliquer à domicile. Toutefois, on ne saurait trop recommander d’éviter les approches individuelles. Elles risquent de résoudre le problème en surface, d’occulter les maladies cachées ou d’aggraver l’anxiété de votre toutou.
Voici une liste exhaustive des gestes à proscrire lorsque vous interagissez avec un chien nerveux :
Évitez le contact visuel prolongé
Le chien assimile le contact visuel prolongé à une forme de défi ou de tentative de le dominer lorsqu’il est nerveux. Il se sentira agressé si vous le fixez, ce qui renforcera son angoisse.
Le chien calme peut interpréter le contact visuel comme un signe de confiance lorsque votre langage corporel l’informe de votre bonne disposition. Cependant, si vous êtes en colère ou stressé, le chien se sentira menacé par votre regard fixe.
Ne vous rapprochez pas du chien pour le calmer
L’animal nerveux se met en position de défense et devient hyper vigilant. Tout mouvement s’apparente à une menace et le chien se sent d’autant plus acculé si vous vous rapprochez trop brusquement de lui.
Notez que certains chiens grondent même lorsque vous bougez lentement vers eux et tentez de les calmer. Le grondement ou les aboiements sont dans ce cas une expression réelle de son désir de rester le plus loin possible de toute stimulation perçue comme dangereuse.
Évitez de caresser l’animal nerveux
Lorsqu’il est agité, le chien a les nerfs à fleur de peau. Les câlins et autres formes de toucher sont magnifiés, entraînant une surcharge sensorielle. La caresse la plus tendre peut donc énerver votre chien et le mettre mal à l’aise.
Ne tirez pas la laisse du chien
Quand votre compagnon à quatre pattes est surexcité ou nerveux lors d’une sortie, le réflexe premier est de tirer sur la laisse pour entraver son mouvement ou le retenir.
Toutefois, même en circonstance normale, la tension de la laisse informe le chien de l’imminence d’un hypothétique danger. Il est donc essentiel que votre laisse reste souple pour rassurer votre toutou.
Ne criez pas sur le chien nerveux
Vu son état de fébrilité, il aura plus facilement. Les bruits, la férocité et les gestes incisifs qui accompagnent les cris sur le chien ne l’exciteront que plus. De plus, si votre chien souffre de nervosité chronique, vos cris contribueront à renforcer l’insécurité de son environnement.
Il se sentira de moins en moins confortable et par conséquent de plus en plus effrayé. Les cris sur les chiens nerveux créent un cercle vicieux, favorisant le développement du comportement agressif et des phobies.
N’essayez pas de restreindre les mouvements du chien
Lors des crises nerveuses du chien, les propriétaires essaient de le confiner ou de l’acculer dans un coin. Certains essaieront aussi de le retenir dans une pièce ou de le prendre dans leur bras pour le calmer.
Cependant, le chien nerveux a besoin de savoir qu’il a une échappatoire et le choix de s’en servir. En restreignant votre chien, vous le privez de cette échappée volontaire, le rendant plus nerveux.
Ne forcez pas le chien nerveux à interagir avec son environnement
En situation d’anxiété ponctuelle ou prolongée, le chien préfère rester seul. De plus, certains chiens sont naturellement solitaires et timides.
Soucieux d’encourager leur chien à socialiser, certains propriétaires tentent de forcer les interactions de leur loulou avec leurs autres congénères. Tout comme l’humain, les chiens réagissent mal lorsqu’on essaye de les forcer dans une relation non désirée.
Si votre chien se sent mal à l’aise avec une personne ou un animal, laissez-lui le temps d’apprendre à connaître l’autre à son rythme. Il finira par s’accoutumer à la présence de l’autre ou à la tolérer.
Évitez de punir le chien
Il va sans dire que la violence et les punitions physiques ne sont pas une solution à la nervosité canine. Ils créent de nouveaux traumatismes chez le chien et favorisent le développement de comportements destructeurs