Dans ce nouvel épisode de Rex & Minou, Léa, comportementaliste et éducatrice animalière, s’acharne à finir un bilan impeccable pour un client. Son compagnon, Franck, lui glisse en souriant : « Faire à moitié, c’est déjà beaucoup. » Une phrase qui amuse, mais qui touche juste. Beaucoup de professionnels du bien-être animal la comprennent… sans jamais se l’autoriser.
Derrière les coupes parfaites d’un toiletteur, les bilans d’un éducateur canin ou la rigueur d’un ostéopathe, se cache la même tension : vouloir trop bien faire, jusqu’à s’oublier.
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Rex & Minou – Le parfait jeu de mots de Léa – Tout ou rien
Dans le salon, Léa tape sur son clavier pendant que Franck, affalé sur le fauteuil, la taquine avec ses mots.
— « Alors toi, c’est tout ou rien, hein ? »
— « Oui, parfaitement. »
— « Moi, c’est un peu de tout, beaucoup de rien. »
Rex écoute, la tête penchée, confus : « Si c’est beaucoup de rien, alors c’est beaucoup de quelque chose ? »
Minou, lui, tranche d’un ton blasé : « Elle veut tout, lui se contente de rien… et nous, on vit à moitié. »
Cette légèreté-là, c’est la signature de Rex & Minou. Un humour qui fait sourire, mais qui pousse aussi à réfléchir : à quel moment “bien faire” devient “trop faire” ? Et si la vraie réussite, c’était de savoir s’arrêter avant de se perdre ?
À travers Léa, la série raconte ce que vivent bien des pros du bien-être animal :
- la difficulté d’accepter qu’un travail “suffisant” peut déjà être un vrai travail de cœur.
- le besoin de prouver,
- la peur de décevoir,
Tout ou rien, miroir d’un épuisement lent
Dans l’épisode, Léa s’enferme dans son idée du “travail bien fait”. Elle veut rendre un bilan “parfait”, quitte à passer la nuit dessus. Franck, lui, tente de la ramener à la vie quotidienne :
- un café,
- une parole douce,
- une présence
- un moment avec les animaux de la maison
Mais rien n’y fait. Tant qu’elle n’a pas coché toutes les cases, elle ne se sent pas légitime. Rex observe la scène avec candeur, il ne comprend pas comment on peut s’épuiser pour des mots. Et Minou, fidèle à lui-même, finit par trancher d’une réplique moqueuse : “Elle veut tout, lui se contente de rien… et nous, on vit à moitié.” Cette petite phrase, légère en apparence, résume à elle seule le vertige des pros : comment continuer à aimer son métier sans s’y dissoudre ?
La scène construit un dialogue du couple empli de jeu de mots qui rendent le rythme humoristique et attractif.
Retour au réel : les métiers du bien-être animal sont exigeants
Dans ces métiers où l’on s’occupe du vivant, la moindre erreur semble lourde de conséquences.
« Au premier rendez-vous, tout se joue », confie Delphine Dumais, éducatrice canine et fondatrice de Del Dogs à Chevannes dans le 95. « Si on se rate, c’est parfois le binôme humain-chien qui en paie le prix. »
Chez elle, la rigueur n’a rien d’une obsession : c’est une forme de loyauté.
Le moindre protocole, le moindre mot compte. « Certains clients veulent tout, tout de suite. Mais apprendre à un animal, c’est bâtir une confiance, pas un résultat. »
Elle parle posément, mais derrière cette retenue, on sent le poids de l’expérience. L’exigence, ici, n’est pas du perfectionnisme : c’est une éthique. Pourtant, à force de tout vouloir maîtriser, beaucoup finissent par se perdre en route.
Le déclic arrive quand tout vouloir finit par tout bloquer
Laëtitia Verneau, éducatrice canine et pet-sitter à Angé s’en souvient encore : « Je voulais tout réussir. Prouver que j’étais capable. » Un jour, elle se retrouve face à une cliente impossible : deux heures de tension, de contradictions, de doutes. « Je tenais à apporter des réponses, à tout prix. Et je suis sortie vidée. Elle ne m’a même payé que la moitié. »
Ce jour-là, Laëtitia comprend que vouloir sauver chaque relation, c’est parfois ce qui la brise. Elle lâche prise. « J’ai arrêté de me battre pour convaincre. Et tout s’est remis à circuler. » Elle raconte cette bascule avec douceur : depuis, elle travaille au ressenti. « Un rendez-vous ne se passe jamais comme prévu. C’est l’animal qui donne le tempo. »
Apprendre à faire moins pour faire mieux
Delphine, elle aussi, a trouvé sa voie dans la mesure. «Je limite les exercices à deux ou trois par séance d’éducation canine, pour qu’ils soient parfaitement acquis par le duo humain-animal.» Moins d’objectifs, mais plus de solidité. « Et je préviens dès le premier rendez-vous : sans motivation ni assiduité, ça ne fonctionnera pas. »
Elle a compris que dire non, c’est aussi une forme de bienveillance.
Même philosophie chez Cindy Vidot, toiletteuse et fondatrice de Poils Aux Pattes à Saint-Paul-lès-Dax.
Longtemps, elle a vécu chaque départ de client comme une blessure personnelle. Aujourd’hui, elle en sourit : « No stress, la clientèle, ça va, ça vient. »
Elle a remplacé la peur de perdre par la confiance de durer. « Des clients partent, d’autres reviennent, souvent plus gentils. » Dans son salon qui sent le shampoing tiède et le calme, elle travaille sans brusquerie : « Vivre au jour le jour, c’est ce qui me permet d’aimer encore mon métier. »
Cindy Vidot – Toiletteuse à Saint-Paul-lès-Dax – la paix dans le geste
Le bruit du séchoir, le cliquetis des ciseaux, un chien qui s’ébroue. Cindy Vidot a trouvé son rythme : précis, mais apaisé. “Un poil parfait ne vaut rien si le chien tremble”, dit-elle simplement. Sa perfection à elle n’est plus dans la symétrie, mais dans la sérénité. Elle incarne ces pros qui ont compris qu’on ne peut pas soigner les animaux si l’on s’oublie soi-même.
Vous pouvez découvrir la fiche Planipets de Cindy Vidot, Poils Aux Pattes en cliquant ici
Delphine Dumais – Educatrice canine à Chevannes – la rigueur du vivant
Chaque séance est un équilibre entre science et intuition. Delphine Dumais a fait de la méthode sa boussole, mais pas sa prison. “Je fixe un cadre clair, pour moi comme pour eux. Les chiens sentent tout : si on est tendus, ils le deviennent.” Son exigence, autrefois lourde, est devenue rassurante : elle transmet aux maîtres la patience qu’elle a apprise pour elle-même.
Vous pouvez découvrir l’univers de Delphine Dumais, Del Dog en cliquant ici
Laëtitia Verneau – Educatrice canine à Angé – la confiance retrouvée
Chez Laëtitia, le travail est désormais un dialogue.
Elle observe et s’ajuste. “On ne peut pas tout prévoir, il faut sentir.” Cette confiance, elle l’a gagnée en acceptant l’imperfection :
- un rendez-vous manqué,
- un chien imprévisible,
- un humain fermé.
Aujourd’hui, elle en rit : “Les gens ne font jamais tout ce qu’on dit. Et c’est très bien comme ça : le plus important, c’est que ça circule entre eux.”
Vous pouvez découvrir ce que met en avant Laëtitia Verneau, Zen Animae, en cliquant ici
L’exigence, le vivant, et la paix intérieure
Ces trois femmes incarnent ce que Planipets Média cherche à valoriser : une exigence ancrée dans le vivant, pas dans la performance.
Là où certains métiers s’automatisent, ceux du bien-être animal rappellent l’essentiel : on ne soigne pas un être vivant sans s’accorder soi-même un peu de douceur.
À travers la série Rex & Minou, ces réalités deviennent accessibles à tous (particuliers, professionnels, collectivités). L’humour et l’émotion servent de passerelles pour parler du rapport au travail, de la fatigue invisible, et de la nécessité de retrouver du lien.
Faire la paix avec le “presque”
Dans les métiers du bien-être animal, beaucoup ont grandi avec cette idée que le sérieux passe par la perfection. Pourtant, comme le montre Léa dans Rex & Minou, c’est souvent quand on relâche la bride que la relation devient plus juste. Faire moins, c’est parfois faire mieux. Et si l’équilibre tenait justement dans ce “presque” : pas tout, pas rien, mais ce qu’il faut pour rester vivant ?
Dans la dernière scène de l’épisode, Minou lâche, blasé : « Elle veut tout, lui se contente de rien… et nous, on vit à moitié. »
Peut-être que vivre “à moitié”, c’est justement ça : accepter que la perfection n’existe pas, et que dans ce métier, la vraie réussite se mesure à la tendresse qu’il reste à la fin de la journée.
FAQ – Perfectionnisme et bien-être animal : trouver l’équilibre
Pourquoi les professionnels du bien-être animal sont-ils souvent perfectionnistes ?
Parce qu’ils travaillent avec le vivant. Chaque erreur peut avoir une conséquence directe sur un animal ou sur une relation fragile entre humain et animal. Cette responsabilité pousse beaucoup de professionnels à vouloir “bien faire” tout le temps, parfois jusqu’à l’épuisement.
Le perfectionnisme, c’est vraiment un problème dans ces métiers ?
Oui, quand il devient une source de stress ou de culpabilité. Dans le toilettage, l’éducation ou la communication animale, vouloir tout maîtriser conduit souvent à une fatigue invisible. Beaucoup finissent par se remettre en question non pas à cause de leur compétence, mais parce qu’ils ne s’accordent jamais le droit à l’imperfection.
Comment apprendre à lâcher prise sans perdre en qualité ?
Les pros interrogées dans cet article ont toutes trouvé leur propre équilibre :
– Limiter les objectifs d’une séance (Delphine).
– Faire confiance à son ressenti (Laëtitia).
– Accepter la rotation naturelle de la clientèle (Cindy).
L’idée n’est pas de faire moins, mais de faire juste ce qu’il faut, au bon rythme.
Pourquoi parle-t-on autant d’épuisement émotionnel chez les pros du bien-être animal ?
Parce que ces métiers demandent une implication totale. Le professionnel n’aide pas seulement l’animal : il rassure, explique, soutient, ajuste. C’est une charge mentale constante, doublée d’un investissement affectif très fort. Sans pause ni recul, l’amour du métier peut finir par se retourner contre soi.
Comment Planipets Média soutient ces professionnels ?
En donnant la parole à celles et ceux qui vivent la réalité du terrain, sans filtre ni jugement. Planipets Média valorise les pros du bien-être animal, partage leurs expériences et diffuse une culture du “mieux travailler” au service du vivant. À travers la série Rex & Minou, le média crée aussi un pont entre humour, émotion et réflexion.
Et vous, professionnels du bien-être animal ?
À travers Rex & Minou, Planipets Média donne aussi la parole à celles et ceux qui accompagnent, chaque jour, des animaux et leurs humains.
Si vous souhaitez partager une expérience, une idée ou une réflexion liée à un épisode, vous pouvez nous écrire via la page de contact.
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Trois épisodes à (re)découvrir
Chaque épisode de Rex & Minou explore un pan du lien humain-animal avec son mélange unique d’humour, de tendresse et de lucidité. Pour prolonger la réflexion ouverte par Tout ou rien, voici trois histoires à (re)découvrir :
- Un chien, mais pas trop non plus : une adoption qui tourne au désenchantement. Derrière les bonnes intentions, la série dévoile le décalage entre l’amour qu’on veut donner et la place qu’on laisse vraiment à l’animal. A voir ici
- La peur muselante : entre quiproquos et regards gênés, l’épisode aborde le thème de la peur, celle des humains qui jugent trop vite, et celle des chiens qui la ressentent avant même qu’on parle. A voir ici
- Le parc des différences : Rex et Minou observent la diversité des chiens dans un parc. Certains courent, d’autres restent immobiles. Une fable sur l’acceptation, le respect du rythme de chacun et la bienveillance ordinaire. A voir ici
Retrouvez la liste complète des aventures sur Les aventures de Rex & Minou.
Chaque histoire dit, à sa manière, qu’aimer un animal, c’est aussi apprendre à mieux vivre ensemble.
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Un article rédigé par Loréna Achemoukh pour Planipets Média