Depuis le 30 décembre 2024, sortir son chien sans laisse dans les rues de Joinville-le-Pont n’est plus autorisé. Selon actu.fr, le maire LR de la commune, Olivier Dosne, a pris un arrêté visant à interdire la divagation des animaux non tenus en laisse. Cette mesure fait déjà beaucoup parler d’elle, entre soutien de certains habitants et doutes sur son efficacité. Retour sur une décision qui pourrait faire école.
Pourquoi cet arrêté ? Une montée des incidents inquiète la municipalité
Derrière cette décision, une réalité concrète : selon les autorités locales, plusieurs incidents liés à des chiens sans laisse ont été recensés dans la commune.
« Cinq mains courantes ont été déposées en 2024 pour des agressions ou des incidents causés par des chiens en liberté », rapporte Stefan Silvestre, adjoint au maire en charge de la sécurité.
Les lieux concernés ? Principalement les abords des écoles et des espaces publics comme les bords de Marne.
Selon les autorités locales, certains enfants ont eu peur en croisant des chiens non attachés, tandis que quelques habitants auraient été victimes de morsures.
« Cet arrêté a été pris d’abord pour rassurer les parents d’élèves », précise Stefan Silvestre. La mesure s’applique donc à l’ensemble du territoire de Joinville-le-Pont et impose une laisse courte pour les chiens.
Habitants divisés : entre soulagement et scepticisme
Dans les rues de la ville, les réactions des habitants divergent. Certains saluent l’initiative. C’est le cas d’Élodie, jeune maman croisant régulièrement des chiens lors de ses sorties en poussette :
« Je trouve que c’est une très bonne chose. Je tiens toujours mon chien en laisse, mais ce n’est pas le cas de tout le monde», explique-t-elle.
Pour d’autres, comme Aurore, une autre résidente, la mesure semble exagérée :
« Le véritable problème, ce n’est pas les chiens avec les humains, c’est entre chiens. J’ai déjà vu des chiens lâchés foncer sur le mien. C’est stressant. »
Sur les forums locaux, les discussions vont bon train.
« C’est une bonne idée, mais je doute que ce soit respecté, surtout sur les bords de Marne » , commente une internaute.
Un autre répond avec sarcasme : « Espérons que le propriétaire du staff à Polangis a bien compris l’arrêté… »
Une tendance nationale : les villes durcissent leurs règles
Joinville-le-Pont n’est pas un cas isolé. Par exemple, depuis le 15 avril 2024, une nouvelle réglementation prévoit une amende importante pour les propriétaires de chiens ne respectant pas certaines règles, renforçant ainsi la vigilance des autorités. Certaines villes, comme Lyon, Bordeaux ou Paris, interdisent la présence de chiens non tenus en laisse dans certaines zones pour garantir la sécurité des citoyens.
Cette tendance reflète une volonté des municipalités de prévenir les incidents et de favoriser une cohabitation harmonieuse entre les habitants et les animaux. D’autres villes, comme Lyon ou Bordeaux, ont également renforcé leur arsenal réglementaire pour garantir la sécurité de leurs citoyens. La volonté affichée est claire : prévenir les incidents tout en favorisant une cohabitation sereine entre les habitants et les animaux.
Une solution radicale ou un compromis à trouver ?
Si cet arrêté vise avant tout à assurer la sécurité des habitants, certains y voient une mesure trop restrictive. Des associations de protection animale craignent que cela limite la liberté des chiens et de leurs maîtres.
« Interdire de lâcher son chien partout, c’est aussi priver l’animal de liberté, ce qui peut nuire à son bien-être », estiment plusieurs d’entre elles.
Une piste souvent évoquée serait la création de zones spécifiques, comme des parcs canins, où les chiens pourraient évoluer librement sans laisse. Ce type d’espace permettrait de concilier les différents besoins : offrir aux chiens des lieux de liberté tout en préservant la tranquillité des promeneurs.
Respect et vigilance : des habitants invités à jouer le jeu
Pour que cette mesure soit efficace, la municipalité appelle les habitants à respecter l’arrêté. L’objectif est d’éviter de nouvelles plaintes et d’améliorer la cohabitation entre les chiens et les autres usagers de l’espace public. À défaut d’une application stricte, l’efficacité de cette mesure risque de rester limitée.
Conclusion : un modèle pour d’autres communes ?
Joinville-le-Pont pourrait bien inspirer d’autres villes confrontées aux mêmes problématiques. Si la mesure semble répondre à une réelle attente de sécurité, elle soulève aussi des questions sur la liberté des animaux. La création d’espaces dédiés aux chiens pourrait constituer un compromis idéal. En attendant, les habitants de Joinville-le-Pont devront s’adapter à cette nouvelle réglementation.