Chaque jour, nos chiens boivent l’eau que nous jugeons sans danger. Pourtant, la découverte de milliers de points de contamination aux « polluants éternels » en France soulève une question ignorée : et eux, que risquent-ils ?
Ce que boivent nos chiens en dit long sur l’état de notre environnement
Ils lappent l’eau du robinet, du jardin, d’une flaque au sol. Sans se poser de question. Nous non plus, d’ailleurs, jusqu’à ce que la carte publiée par le ministère de la Transition écologique bouleverse ce réflexe banal. Plus de 21 000 zones en France présentent une contamination à des « polluants éternels », les PFAS, selon les données mises en ligne par le gouvernement en juillet 2025.
Ces substances invisibles sont présentes dans les eaux potables, souterraines, de surface. Elles sont nocives, persistantes, et souvent sous-estimées. Et pourtant, ce sont aussi celles que boivent nos chiens. Tous les jours.
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Des molécules invisibles mais bien présentes dans les gamelles

Selon la ministre Agnès Pannier-Runacher, citée par Le Parisien, plus de 2,3 millions d’analyses ont été rendues publiques, révélant des taux parfois préoccupants de PFAS dans les eaux domestiques. Dans certaines communes, la consommation de l’eau du robinet a même été interdite.
Ce qui soulève une question souvent oubliée : que donnent à boire les maîtres à leurs animaux dans ces territoires ? Et quels effets ces substances peuvent-elles avoir sur leur santé, à long terme ?
Les PFAS ne s’évaporent pas. Ils s’accumulent. Et bien que la majorité des études soient orientées vers la santé humaine, les chiens partagent avec nous la même source d’eau. Ils sont donc exposés aux mêmes risques, sans qu’aucune régulation spécifique ne les protège.
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Un lien silencieux entre pollution et santé animale
Ce que l’on sait des PFAS est déjà inquiétant : augmentation du cholestérol, risques de cancers, troubles hormonaux et rénaux, selon plusieurs agences de santé publique. Chez l’humain, ces substances traversent le placenta et peuvent perturber le développement du fœtus. Et chez le chien ?
Les chiens vivent au contact direct de leur environnement et partagent nos sources d’eau, d’air et de sols. Leur exposition aux polluants, y compris les PFAS, est donc réelle, bien que largement ignorée.
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Les refuges aussi touchés : et personne pour tester l’eau des gamelles

On parle beaucoup de PFAS dans les villes, les nappes phréatiques, les équipements industriels. Mais qui vérifie la qualité de l’eau dans les refuges animaliers ? Dans ces structures souvent en sous-financement, l’eau est rarement filtrée, encore moins testée pour des polluants chimiques spécifiques.
Pourtant, les chiens en refuge boivent cette même eau. Parfois pendant des mois. Parfois après avoir déjà été fragilisés par un abandon, une maladie, une blessure. Ils sont les oubliés des oubliés.
Un exemple révélateur : en 2023, dans le Haut-Rhin, une contamination aux PFAS a conduit à une interdiction de l’eau du robinet. Qu’ont bu les chiens des foyers d’accueil et des refuges locaux pendant ce temps ? Rien n’est précisé. Le sujet n’a même pas été évoqué.
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L’eau de pluie, une alternative aussi risquée ?
Face à la méfiance grandissante envers l’eau du robinet, certains maîtres se tournent vers des solutions alternatives : bouteilles, fontaines filtrantes, récupération d’eau de pluie. Mais là encore, les choses se compliquent.
Selon le BRGM, les PFAS sont également présents dans les eaux de surface, y compris dans les zones non industrielles. Ils voyagent dans les sols, les nuages, et peuvent contaminer l’eau de pluie récupérée dans des cuves non traitées. L’illusion de pureté est parfois trompeuse.
La question centrale demeure : quelles garanties a-t-on que l’eau que boit notre chien est saine ?
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Un enjeu de santé animale encore trop absent des débats

Dans les documents officiels publiés par le ministère de la Transition écologique, aucune mention n’est faite aux animaux domestiques. Tout est tourné vers la santé humaine, les territoires, les consommateurs. Mais la santé animale n’est pas un sujet secondaire. Elle est révélatrice.
Les vétérinaires sont de plus en plus sollicités pour des troubles chroniques, digestifs, dermatologiques ou rénaux chez les chiens. Bien sûr, les causes sont multiples. Mais dans les zones à forte concentration de PFAS, ne pas inclure cette exposition dans le diagnostic devient une forme d’aveuglement.
Un collectif de vétérinaires basé en Belgique francophone a d’ailleurs lancé en 2024 un appel à la surveillance des PFAS dans l’alimentation et l’eau destinée aux animaux, soulignant un vide juridique et éthique majeur en Europe.
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Et maintenant ? Vigilance, transparence, responsabilité
La carte gouvernementale est une avancée, c’est vrai. Mais elle ne suffit pas. Elle est muette sur les implications animales, et repose sur une logique d’information passive. À l’heure où la santé publique s’entrelace de plus en plus avec la santé animale et environnementale (approche « One Health »), omettre les chiens dans l’équation revient à ignorer une réalité essentielle.
Concrètement, que faire ?
- Vérifier régulièrement la qualité de l’eau locale, surtout si vous êtes en zone à risque (consultez la carte PFAS publiée par le ministère).
- Installer un système de filtration adapté si besoin (charbon actif, osmose inverse).
- Éviter les contenants plastiques usagés ou abîmés, qui peuvent relarguer d’autres perturbateurs chimiques dans l’eau.
- Interroger les refuges, les collectivités, les fournisseurs de croquettes sur leur politique d’eau potable.
Il est temps de remettre les animaux au centre des préoccupations sanitaires. Car ce qu’ils boivent, ce qu’ils mangent, ce qu’ils subissent en silence… nous dit beaucoup sur notre propre environnement.
Article rédigé par Loréna Achemoukh pour Planipets Média
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