En Australie, une proposition de loi fait débat : obliger les propriétaires de chiens à leur consacrer au moins trois heures par jour. En France, la loi ne chiffre rien mais impose pourtant d’en prendre soin. Alors, pourquoi ça dérange autant ?
Trois heures. C’est le temps que les propriétaires de chiens du territoire de Canberra pourraient bientôt être légalement tenus de passer chaque jour avec leur animal. Une proposition qui fait grincer des dents là-bas et qui semble presque irréelle vue d’ici. Mais au fond, est-elle si absurde ?
Car si la France ne compte pas les heures passées avec son chien, elle compte en revanche les abandons, chaque été, par dizaines de milliers. Elle compte aussi les chiens laissés seuls des journées entières, sur des balcons, dans des appartements trop petits ou dans des vies trop pleines. Et elle oublie, souvent, que l’ennui, la solitude, le manque de lien, peuvent eux aussi être des formes de maltraitance.
Et si on osait poser la vraie question : que doit un humain à l’animal qu’il a choisi d’adopter ?
L’objectif australien est simple : rappeler que l’affection ne suffit pas. Qu’un chien a besoin d’interaction, de stimulation, de relation. Et que cela prend du temps. Pas juste 10 minutes entre deux réunions. Pas juste une balade en laisse le soir.
Mais la proposition divise. Qui mesurera ces trois heures ? Compteront-elles si le chien est dans la même pièce ? Faudra-t-il justifier chaque minute passée ensemble ?
Peu importe. Car l’idée est déjà là, dérangeante, brutale : et si passer du temps avec son chien devenait une obligation, pas un bonus ?
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En France, la loi existe. Mais la solitude des chiens aussi.
Dans l’Hexagone, l’article L214-1 du Code rural est clair : tout animal est un être sensible. Son propriétaire doit lui garantir des conditions compatibles avec ses besoins biologiques, comportementaux et sociaux. En clair : le chien n’est pas un meuble. Il a besoin de lien.
Alors non, la France n’imposera pas demain trois heures de relation quotidienne. Mais elle pourrait commencer par mieux faire respecter la loi existante.
Par exemple :
– Sensibiliser à l’impact de la solitude prolongée chez les chiens
– Interdire les adoptions sans garanties de temps disponible
– Former les professionnels à détecter les chiens négligés
– Encourager les aménagements de temps pour les familles adoptantes
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Moula a passé des jours enfermée, sous le soleil, sans eau ni nourriture. L’été 2025 en Seine‑et‑Marne l’a exposée à près de 37 °C. Les voisins l’ont signalée. La Fondation 30 Millions d’Amis est intervenue : elle était maigre, affaiblie, au bord du dépôt pour négligence. Sa propriétaire affirmait ne pas avoir « le temps » de s’en occuper. Malgré cela, des actions ont été menées pour la faire entrer au refuge de La Tuilerie (77). Aujourd’hui apaisée, Moula découvre la vie : suivre son soigneur, jouer, reprendre confiance un chemin de reconstruction émouvant
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Et si aimer son chien, c’était aussi lui accorder du temps pas seulement de la place dans notre salon ?
Les Australiens interrogent leur société. Interrogeons la nôtre.
Un chien, ça ne veut pas de cadeaux. Ça veut que vous soyez là. Une relation, ça se construit petit à petit. Il n’y a pas de raccourci. Être un bon maître en 2025 , c’est accorder du temps à son chien.
Et vous, combien de temps passez-vous vraiment avec votre chien chaque jour ? Faut-il légiférer ou faire confiance ?
D’ailleurs si vous ne l’avez pas vu, découvrez l’épisode 10 poignant de Rex & Minou qui traite de l’abandon. Beaucoup ont manifesté leur colère à la vue de l’épisode et du comportement du propriétaire du chien. Vous pouvez le visionner ici
Article rédigé par Loréna Achemoukh pour Planipets Média
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