Alors que les flammes ravagent les collines et s’approchent des villes, une autre urgence se joue en silence : celle des animaux domestiques, souvent oubliés dans les plans d’évacuation.
Chiens paniqués, chats enfermés, cabinets vétérinaires inaccessibles, refuges sous tension… Voici comment l’incendie du 8 juillet à Marseille met en lumière un angle mort du secours d’urgence : le sort de nos compagnons à quatre pattes.
Marseille brûle, les animaux suffoquent
Le feu parti des Pennes-Mirabeau s’est étendu à une vitesse fulgurante jusqu’aux quartiers nord de Marseille. Pendant que la population humaine reçoit consignes de confinement ou est évacuée, que se passe-t-il pour les chats sous les lits, les chiens sur les balcons ou les NAC enfermés dans des appartements ?
Quand le feu menace, les animaux domestiques sont souvent les premiers à être exposés, et les derniers à être pris en charge.
1 Des animaux piégés par la fumée et le stress
Les chiens et les chats ont un odorat et une sensibilité respiratoire bien plus aiguisés que les nôtres. La fumée qui envahit un quartier avant même l’arrivée des flammes peut déjà être toxique pour eux. Cela entraîne :
- Détresse respiratoire (halètement, toux, respiration sifflante),
- Désorientation ou panique,
- Fuite, morsure, comportement imprévisible.
Dans les zones confinées, de nombreux propriétaires doivent partir sans leurs animaux, souvent par contrainte. Des témoignages émergent : certains laissent eau et nourriture, mais les animaux, livrés à eux-mêmes dans un air saturé de particules fines, sont vulnérables.
Et quand on sait qu’un chat peut se cacher dans un mur ou un grenier durant des heures, le risque est immense.
2 Vétérinaires bloqués, refuges saturés : l’autre crise invisible
Lors d’un incendie majeur, les services vétérinaires locaux sont eux aussi touchés :
- Certains cabinets ferment, inaccessibles ou en évacuation,
- Les vétérinaires de garde sont débordés ou empêchés de circuler,
- Les hôpitaux vétérinaires reçoivent un afflux de cas d’urgence (brûlures, intoxications, fugues, chocs).
Les refuges animaliers, souvent situés en périphérie, se retrouvent à devoir évacuer des dizaines d’animaux sans savoir où les reloger. Sans plan préfectoral spécifique, leur survie dépend souvent de la solidarité citoyenne et des réseaux militants.
3 Chiens et chats : comment réagir en cas d’incendie imminent ?
Pour les propriétaires, voici les gestes à connaître avant que le feu ne soit sur votre palier :
- Préparer un sac d’urgence animal : carnet de santé, médication, gamelles, croquettes, laisse, caisse de transport, jouet familier.
- Identifier son animal : collier avec nom + téléphone, puce à jour. Cela augmente les chances de le retrouver s’il s’échappe.
- Ne jamais laisser un animal attaché ou enfermé sans possibilité d’évasion : un chien attaché est un chien condamné si le feu atteint la zone.
- Confiner intelligemment : si vous êtes dans l’impossibilité d’évacuer avec lui, fermez les ouvertures, calfeutrez les interstices avec des linges mouillés, et isolez l’animal dans une pièce sans accès direct aux fumées.
4 Et si on devait fuir ? L’évacuation avec animaux
Les plans de crise ne sont pas pensés pour les chiens et chats. Pourtant, des solutions existent :
- Les gymnases ouverts par la mairie doivent autoriser les animaux de compagnie si les conditions sanitaires le permettent.
- Des refuges partenaires peuvent être désignés par les collectivités pour accueillir temporairement les animaux évacués.
- Les voisins ou membres de la famille dans des zones hors danger peuvent jouer un rôle crucial en prenant temporairement l’animal.
Astuce : notez les coordonnées d’un proche prêt à accueillir votre animal, et affichez ces informations sur votre porte si vous devez partir sans lui.
5 L’appel des vétérinaires : inclure les animaux dans les plans de crise
De nombreuses associations vétérinaires le réclament depuis des années : les animaux doivent être intégrés aux plans ORSEC et autres dispositifs d’urgence. Aujourd’hui encore, peu de communes ont prévu un dispositif clair pour :
- L’évacuation d’un refuge,
- L’accueil des animaux dans les centres d’urgence,
- La logistique vétérinaire d’urgence dans une zone sinistrée.
Les incendies de cet été doivent faire office de déclencheur. Il est impensable de continuer à considérer les animaux comme des objets secondaires alors qu’ils font partie intégrante de millions de foyers.
6 Le rôle des citoyens et des associations
Face aux lacunes institutionnelles, la solidarité se met souvent en place à la base :
- Des groupes Facebook locaux s’activent pour signaler des animaux perdus, blessés ou bloqués,
- Des citoyens transportent cages, croquettes et médicaments pour aider les propriétaires vulnérables,
- Certaines cliniques vétérinaires proposent un accueil d’urgence ou des soins gratuits post-incendie.
En cas de crise, gardez toujours en tête :
« Protéger un animal, c’est aussi protéger une famille. »
Conclusion : Une société qui protège ses animaux est une société plus humaine
L’incendie de Marseille nous rappelle une chose essentielle : nos animaux dépendent entièrement de nous. Lorsqu’une catastrophe survient, ils ressentent, souffrent, paniquent… mais ne peuvent ni demander de l’aide, ni fuir seuls.
Intégrer leur sort dans nos politiques de crise, c’est faire preuve de cohérence, de compassion, et de responsabilité. C’est considérer que la vie, toute la vie, mérite d’être protégée.
Les autorités locales ont désormais une leçon à tirer : préparer, équiper, et informer les propriétaires pour ne plus jamais laisser un animal seul face aux flammes.
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