À Pomponne, en Seine-et-Marne, les agents municipaux peuvent désormais venir travailler avec leur chien. Une mesure inédite, humaine avant tout, qui change l’ambiance des bureaux et redéfinit la notion même de bien-être au travail.
Une première en Seine-et-Marne : la mairie où les chiens sont les bienvenus
À l’entrée du bureau de Sophie Renault, un petit panneau attire le regard :
La photo d’une chienne Golden Retriever y sourit, comme un avertissement plein de douceur. Depuis quelques semaines, à la mairie de Pomponne (Seine-et-Marne), les visiteurs sont accueillis non seulement par les agents municipaux, mais parfois aussi par leurs compagnons à quatre pattes. C’est une première dans le département, selon le Parisien.
Depuis le 1er octobre 2025, les quinze agents de cette commune de 4 200 habitants peuvent venir travailler avec leur chien, y compris ceux en contact direct avec le public. Une petite révolution dans le monde feutré des administrations.
Une idée née d’un souvenir : “Je savais que ça pouvait marcher”
Tout est parti d’une idée simple, presque intime. Avant de rejoindre la mairie, Sophie travaillait dans un EHPAD où la présence d’un chien avait profondément changé l’atmosphère. Elle s’en souvenait bien : moins de tension, plus de sourires, des échanges facilités.
Alors quand elle a pris ses fonctions à Pomponne, l’idée a germé. Et peu à peu, avec le soutien du maire Arnaud Brunet, le projet a pris forme.
Rien n’a été laissé au hasard : règles d’hygiène, critères d’éligibilité, consentement des collègues, sécurité du public… tout a été cadré avant même d’être proposé.
Le test : deux mois pour convaincre
Avant d’être adopté officiellement, le projet a été testé sur deux mois, entre avril et mai 2025. Les résultats ont surpris jusqu’aux plus sceptiques.
- 25 % des agents sont venus avec leur chien.
- 100 % ont déclaré que l’expérience avait eu un impact positif sur l’ambiance générale.
L’expérience a donc été validée par le comité social territorial, puis soumise au vote du conseil municipal le 26 septembre. Sur 27 élus, les opposants se sont abstenus ou ont voté contre, invoquant quelques réserves sur l’hygiène ou l’opportunité politique. Mais la majorité a tenu bon.
Une initiative pensée, pas improvisée
Le règlement intérieur est précis, presque méticuleux. Pas question d’accueillir n’importe quel animal : les chiens doivent être identifiés, vaccinés, sociables et surtout non catégorisés comme dangereux. Les pitbulls, rottweilers ou autres chiens d’attaque sont exclus du dispositif.
Les maîtres, eux, s’engagent à :
- maintenir une hygiène irréprochable,
- respecter le confort de leurs collègues,
- assurer la tranquillité des visiteurs.
Et pour les rares situations où la présence d’un chien pourrait gêner un usager, un service de “dog-sitter interne” a été prévu : un collègue volontaire prend le relais pendant la durée du rendez-vous.
Tout est pensé, encadré, réfléchi. Et ça marche.
“Ça détend tout le monde” : les effets positifs d’un chien au travail
Le changement s’est fait sentir immédiatement. Les agents décrivent une ambiance apaisée, plus souriante, moins tendue. Les pauses sont plus conviviales, les interactions plus naturelles. Et la présence des chiens semble, d’une manière diffuse, réduire le stress collectif.
Une autre employée, Stéphanie, référente à l’État Civil, vit la même expérience avec Paulette, son carlin de six ans.
Dans son bureau, un petit coussin à l’effigie du carlin trône sur une chaise. Paulette somnole paisiblement à ses pieds, comme un symbole de cette nouvelle ère où travail et bien-être cessent d’être opposés.
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Une approche bienveillante du travail
Au-delà de l’anecdote, ce dispositif raconte quelque chose de profond : une mutation de notre rapport au travail.
Pendant longtemps, la sphère professionnelle a été un espace de rigidité, d’interdits, de séparation nette entre vie privée et vie professionnelle. Pomponne, avec cette décision, envoie un signal différent : et si le bien-être individuel nourrissait l’efficacité collective ?
Cette phrase, à elle seule, résume l’esprit du projet.
Le public, lui, s’adapte
Les habitants, dans leur grande majorité, ont accueilli la mesure avec curiosité et bienveillance.
Bien sûr, quelques ajustements ont été nécessaires. Certains visiteurs appréhendent la présence d’animaux, d’autres sont allergiques. Mais la mairie a prévu des zones neutres, sans chiens, pour garantir le confort de tous. Rien d’imposé, tout est proposé. C’est peut-être là la clé du succès.
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Quand la bienveillance devient politique
À Pomponne, cette initiative ne se limite pas à un geste symbolique. Elle s’inscrit dans une politique plus large de bien-être animal et de lien social.
- Une carte de contact d’urgence a été créée : chaque propriétaire d’animal peut y inscrire le nom d’une personne à prévenir en cas d’accident.
- Des ateliers de sensibilisation ont été organisés dans les écoles et les centres de loisirs, pour apprendre aux enfants à comprendre, respecter et aimer les animaux.
- L’été dernier, la mairie a même lancé un concours photo “Nos compagnons de Pomponne”, ouvert aux propriétaires de chiens et de chats. Plus de 1 500 votants ont désigné leurs clichés préférés, affichés ensuite sur les panneaux municipaux.
« Le bien-être animal, ce n’est pas juste un slogan », insiste le maire. « C’est une manière de repenser notre rapport au vivant, y compris dans nos institutions. »
Des bénéfices concrets, humains et mesurables
Depuis la mise en place du dispositif, la mairie note une baisse des tensions internes et une meilleure cohésion d’équipe. Les arrêts maladie liés au stress ont diminué, la communication entre services s’est fluidifiée.
Même les usagers le remarquent : l’accueil est plus chaleureux, plus détendu. Un simple chien qui bat de la queue suffit parfois à rendre un dossier administratif moins lourd.
Et au-delà des chiffres, il y a les sourires. Ceux qui se partagent au détour d’un couloir, devant une gamelle d’eau ou une friandise offerte à un compagnon poilu.
Le chien, miroir d’une société qui cherche du sens
Cette expérience interroge : pourquoi un simple animal change-t-il autant l’ambiance d’un lieu de travail ? Peut-être parce qu’il nous ramène à quelque chose d’essentiel : la simplicité, la présence, l’instant.
Le chien ne juge pas, ne hiérarchise pas, ne triche pas. Il incarne une forme d’authenticité que le monde du travail, parfois, a perdue.
Cette phrase résonne comme une vérité moderne : le bien-être n’est plus un luxe, c’est une condition d’efficacité.
Quand le lâcher-prise devient une force
À Pomponne, la mairie a choisi de faire confiance — aux gens, aux chiens, à la vie qui s’invite entre deux dossiers. Et cette confiance change tout : moins de stress, plus d’écoute, plus d’humanité.
C’est le même virage qu’emprunte Léa, éducatrice animalière dans la série Tout ou rien.
Elle aussi croyait que tout devait être parfait, chaque bilan irréprochable. Jusqu’au jour où elle découvre que vouloir tout contrôler finit par éteindre la joie du métier.
Son compagnon, avec tendresse, lui glisse :
« Faire à moitié, c’est déjà beaucoup. »
Cette phrase pourrait s’appliquer à bien des environnements de travail. Parce qu’en réalité, c’est souvent quand on relâche un peu la bride que la relation — humaine, animale ou professionnelle — retrouve de la fluidité.
À Pomponne comme dans la vie de Léa, faire confiance au vivant, c’est accepter que l’efficacité ne naît pas de la rigueur seule, mais de la sérénité qu’on y met.
Découvrir “Tout ou rien”, une histoire sur le lâcher-prise et le bien-être animal
Vers une administration plus humaine ?
Si l’initiative de Pomponne inspire déjà d’autres communes, elle ouvre surtout un débat : à quoi doit ressembler la fonction publique de demain ?
Une institution rigide, ou une organisation vivante, capable d’expérimenter, d’écouter et d’innover ?
En permettant aux agents de venir avec leurs chiens, la mairie de Pomponne ne fait pas que moderniser son image. Elle propose une autre manière de travailler ensemble, de faire confiance, et de remettre du vivant dans le quotidien administratif.
Une petite révolution tranquille
À Pomponne, le bruit des claviers se mêle désormais parfois à celui d’une truffe qui renifle, d’une patte qui gratte, d’un soupir de chien heureux. Et si cette image prête à sourire, elle raconte une vérité plus large : celle d’une société qui, doucement, cherche à réconcilier humanité et efficacité, nature et quotidien, travail et bien-être.
Ici, la mairie n’est pas devenue un chenil, mais un espace vivant, où le mot “service public” retrouve tout son sens — celui du lien.
Parce qu’au fond, accueillir un chien au travail, c’est aussi accueillir un peu plus d’humanité.
FAQ — Travailler avec son chien : ce que fait (vraiment) la mairie de Pomponne
Pourquoi la mairie de Pomponne autorise-t-elle les chiens au travail ?
Parce que cette initiative part d’un constat simple : la présence d’un chien au bureau apaise, détend et renforce les liens. La responsable communication, Sophie Renault, a proposé cette idée après avoir vu ses effets positifs dans un EHPAD où elle travaillait.
Le maire, Arnaud Brunet, a soutenu le projet en expliquant qu’il s’agissait “d’accompagner l’évolution de la société” plutôt que de rester figé dans des règles dépassées.
Qui peut venir travailler avec son chien ?
Tous les agents municipaux de Pomponne — une quinzaine au total — peuvent venir avec leur chien, jusqu’à trois jours par semaine, à condition de respecter le règlement intérieur.
Cela inclut les agents en contact avec le public, ce qui fait de Pomponne une première en Seine-et-Marne.
Y a-t-il des restrictions sur les chiens autorisés ?
Oui. Les chiens doivent être identifiés, vaccinés, propres et sociables. Les chiens dangereux ou catégorisés (de type pitbull, rottweiler, etc.) sont exclus du dispositif. Chaque animal doit être sous la responsabilité directe de son maître et rester calme pendant les heures de travail.
Quelles règles garantissent l’hygiène et la sécurité ?
Le règlement intérieur précise plusieurs points :
- Les chiens doivent être tenus à distance des zones de restauration.
- En cas de rendez-vous avec une personne qui ne souhaite pas la présence d’un animal, un “dog-sitter interne” peut prendre le relais temporairement.
- Les agents doivent veiller à nettoyer immédiatement en cas d’incident.
Bref, rien n’est laissé au hasard : la mairie a cadré l’expérience comme un vrai projet pilote.
Comment cette idée a-t-elle été accueillie par les employés ?
Très bien ! Lors d’une phase de test de deux mois, 25 % des agents ont tenté l’expérience et 100 % d’entre eux ont jugé l’impact “positif ou très positif”.
Résultat : plus d’échanges, moins de stress, une atmosphère détendue. “Les chiens effacent les hiérarchies et rapprochent les gens”, résume Sophie Renault.
Et les habitants, ils en pensent quoi ?
La plupart sont curieux et bienveillants. Certains trouvent l’idée “originale et apaisante”, d’autres demandent simplement que les chiens soient bien encadrés. La mairie a d’ailleurs prévu des zones neutres, sans animaux, pour les visiteurs allergiques ou réticents.
Quels sont les bénéfices observés depuis la mise en place ?
Les retours sont unanimes :
- Relations apaisées avec les usagers.
- Ambiance plus sereine dans les bureaux,
- Moins de stress ressenti par les agents,
Les chiens jouent un rôle de “médiateur émotionnel” : ils facilitent le contact, désamorcent les tensions et humanisent les interactions. “Quand je reçois une famille endeuillée, la présence de Paulette (sa chienne carlin) change tout”, témoigne Stéphanie, employée à l’État Civil.
La mairie compte-t-elle étendre cette initiative ?
Oui, si le dispositif continue de bien fonctionner. Le maire a annoncé qu’il ferait un bilan complet après plusieurs mois. Des communes voisines ont déjà pris contact pour s’en inspirer.
“Ce n’est pas un effet de mode, c’est un nouveau modèle de travail fondé sur la confiance et le bien-être”, insiste Arnaud Brunet.
Le bien-être animal, c’est une priorité à Pomponne ?
Tout à fait. La commune a lancé plusieurs actions concrètes :
- Un concours photo estival qui a réuni 1 500 votants, avec les clichés gagnants affichés sur les panneaux de la ville.
- Une carte d’urgence pour les propriétaires d’animaux (à garder sur soi en cas d’accident).
- Des ateliers éducatifs sur le respect des animaux dans les écoles et centres de loisirs.
Pomponne fait figure de ville pionnière, où le bien-être animal et humain se rejoignent.
Pourquoi cette mesure fait-elle tant parler ?
Parce qu’elle bouscule les codes du monde du travail, encore très rigide dans la fonction publique. Ici, le bien-être des employés n’est pas vu comme une faiblesse, mais comme une force collective. Et au fond, c’est peut-être cela la véritable innovation : une mairie qui choisit l’humain et le vivant plutôt que la distance et la froideur.
En résumé
À Pomponne, la mairie n’a pas adopté une mode “mignonne” — elle a posé un acte de société.
Les chiens y sont plus qu’une présence sympathique : ils sont devenus les symboles d’une nouvelle façon de travailler ensemble, fondée sur la confiance, l’écoute et la sérénité.
Une petite révolution douce, mais bien réelle.
Article Rédige par Lisa Ferrie pour Planipets Média
Sources : article du Parisien (20 octobre 2025, Thomas Segissement) et documents publics de la mairie de Pomponne.
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