Des milliers de chats potentiellement infectés : un phénomène sous-estimé ?
Une récente étude menée par Pierre Bessière, virologue à l’École nationale vétérinaire de Toulouse, révèle que le virus H5N1, connu pour sa virulence chez les oiseaux, touche également les chats de manière plus fréquente qu’on ne le pensait. Selon tf1info.fr, sur 578 échantillons sanguins prélevés, 13 étaient positifs, ce qui pourrait représenter des milliers, voire des dizaines de milliers de félins contaminés en France. Les chats contractent le virus en chassant des oiseaux infectés, ce qui alimente une chaîne de transmission inquiétante.
Symptômes graves mais mortalité faible : un danger latent pour les humains ?
Bien que les chats infectés manifestent des symptômes graves, comme des troubles respiratoires ou des convulsions, la mortalité chez ces animaux reste faible. Cependant, le risque principal réside dans la transmission du virus à l’homme. Une étude néerlandaise a montré que jusqu’à 12 % des chats pouvaient être porteurs du virus. « Ce n’est pas une infection rare chez les félins », affirme Bessière, plaidant pour une sensibilisation accrue des vétérinaires et des propriétaires.
Le virus H5N1 : une menace qui s’étend aux mammifères à travers le globe
La propagation du virus ne se limite plus aux volailles. En Argentine, 97 % d’une colonie d’éléphants de mer a été décimée en 2022-2023. Aux États-Unis, plus de 800 troupeaux de bovins ont été contaminés, dont 500 en Californie, menant à l’état d’urgence. « Le H5N1 ne se contente plus de circuler parmi les oiseaux. Il crée un risque d’exposition humaine à grande échelle », avertit Angela Rasmussen, virologue.
Peut-on éviter une nouvelle pandémie mondiale ?
Le véritable enjeu est d’identifier rapidement les mutations du virus. Si le H5N1 venait à échanger des gènes avec la grippe saisonnière ou d’autres virus humains, le risque de pandémie pourrait augmenter de façon dramatique. Malgré ces perspectives alarmantes, les efforts en matière de dépistage et de vaccination restent insuffisants.
Un travail collectif nécessaire pour contenir la menace
Les experts appellent à une collaboration internationale pour prévenir un scénario comparable au Covid-19. « Investir dans la recherche sur les vaccins et améliorer les kits de dépistage pour les animaux est impératif », souligne Rasmussen.
Conclusion : Une vigilance accrue pour éviter le pire
Alors que le H5N1 élargit son spectre d’hôtes, il est essentiel de renforcer les mesures de surveillance et de sensibilisation. Les propriétaires de chats, en particulier, doivent être informés des risques liés à la chasse aux oiseaux et à la contamination croisée. Face à une menace évolutive, seul un effort collectif peut empêcher une crise sanitaire majeure.