Un terrible drame s’est déroulé jeudi après-midi à Goegnies-Chaussée, une commune belge frontalière de la France. Aodren, un enfant de sept ans, a perdu la vie après avoir été attaqué par cinq chiens de race Malamute de l’Alaska appartenant à l’élevage familial. Alors qu’il nourrissait les chiens avec sa mère, l’inexplicable s’est produit. Ce drame suscite émotion et interrogations sur la cohabitation entre les chiens et les enfants.
Nourrir des chiens : quand un simple geste tourne au cauchemar
Selon RTBF, le parquet de Mons a confirmé que l’enfant nourrissait les chiens lorsqu’il a été attaqué. Malgré les efforts de sa mère pour s’interposer et prodiguer les premiers soins, les blessures infligées se sont avérées fatales. Selon le témoignage de Kerian, le frère d’Aodren, relayé par SudInfo :
« Ma maman a essayé de les séparer. Mais elle n’a pas réussi. »
Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte. Si les chiens Malamutes ne figurent pas sur la liste des races dangereuses en Belgique, leur comportement peut se révéler imprévisible dans certaines conditions.
Chiens Malamutes : Des compagnons adorables… ou un danger sous-estimé ?
Le Malamute de l’Alaska est une race de chien de traîneau très robuste, historiquement utilisée pour tirer des charges lourdes sur de longues distances. Contrairement à d’autres races dites « dangereuses », les Malamutes ne sont pas considérés comme agressifs par nature. Cependant, ces chiens vivent en meute et peuvent développer un comportement très dominant. Cette particularité pourrait expliquer la réaction en chaîne observée lors de l’attaque.
« Il est essentiel de comprendre que la hiérarchie et la socialisation des chiens de meute jouent un rôle crucial dans leur comportement, surtout en présence d’enfants »
Pourquoi la vigilance est essentielle
En France, bien que les Malamutes ne soient pas classés parmi les chiens dangereux, les drames impliquant des animaux de compagnie ne sont pas rares. Chaque année, plusieurs centaines de morsures graves sont recensées, notamment chez les jeunes enfants. Par comparaison, aux États-Unis, environ 4,5 millions de morsures de chiens sont rapportées chaque année selon les CDC (Centers for Disease Control and Prevention), avec près de 20 % des victimes ayant besoin de soins médicaux.
Ces chiffres rappellent l’importance d’une vigilance constante, quel que soit le pays. Selon une étude de l’Institut Pasteur, 60 % des victimes de morsures de chiens sont des enfants de moins de dix ans.
Face à ce constat, la vigilance doit être de mise, même avec des races considérées comme dociles. « Il n’existe pas de chien 100 % prévisible. La responsabilité revient aux parents de sensibiliser leurs enfants et de ne jamais les laisser seuls avec un animal qu’ils ne connaissent pas».
Comment prévenir les risques ? 5 conseils essentiels pour protéger vos enfants d’un drame canin
Quel que soit le niveau de confiance envers l’animal, un enfant ne doit jamais se retrouver seul avec un chien, notamment lors de moments comme le nourrissage.
Les chiens communiquent par des postures et des signaux. Apprendre à détecter les signes de stress ou d’agressivité peut éviter bien des accidents.
Un chien bien socialisé dès son plus jeune âge aura moins de risque de réagir violemment face à des situations inhabituelles.
Les enfants doivent être formés à adopter les bons gestes : ne pas courir brusquement, ne pas tirer les oreilles ou la queue de l’animal, et toujours demander la permission avant de caresser un chien inconnu.
Dans le cas d’élevages ou de propriétés avec plusieurs chiens, il est recommandé d’installer des barrières physiques pour limiter les contacts non surveillés.
Une cellule psychologique pour surmonter le choc
L’émotion est vive dans la commune de Goegnies-Chaussée. Une cellule psychologique a été mise en place pour accompagner la famille et les camarades de classe d’Aodren. Cette initiative vise non seulement à soutenir les proches dans cette épreuve difficile, mais aussi à renforcer la cohésion et le bien-être de la communauté locale, très affectée par ce drame.
« Nous avons mobilisé le centre PMS (Psycho-Médico-Social) pour écouter les enfants et leur offrir un soutien immédiat », a déclaré David Volant, bourgmestre de la commune.
De telles initiatives pourraient inspirer les collectivités françaises à renforcer leurs dispositifs d’accompagnement en cas de drame similaire.
Une obligation d’éduquer et de protéger
Ce drame met en lumière l’importance cruciale d’une cohabitation encadrée entre les enfants et les chiens. En dépit de leur réputation de fidèles compagnons, les chiens restent des animaux dont les réactions peuvent être imprévisibles. Une formation des propriétaires, des campagnes de sensibilisation et une meilleure réglementation sur la détention des chiens pourraient contribuer à réduire les risques.
En guise de réflexion finale, il convient de rappeler que la responsabilité incombe à chaque propriétaire d’animal de compagnie d’assurer la sécurité de tous, notamment des plus jeunes. Chaque année, selon l’Institut Pasteur, près de 500 000 personnes sont victimes de morsures de chiens en France, un chiffre qui illustre l’ampleur du phénomène.
Comme le dit un proverbe bien connu : « Mieux vaut prévenir que guérir ». Une vigilance accrue et une meilleure compréhension du comportement animal pourraient éviter bien des tragédies.