Alors que Paris, Lyon ou encore Grenoble ouvrent leurs transports aux chiens, Dijon reste campée sur une interdiction stricte. Un choix qui soulève incompréhensions, mobilisations citoyennes et débats publics dans une ville pourtant très attachée à ses compagnons à quatre pattes. Décryptage d’un paradoxe dijonnais qui fait jaser jusque dans les travées du tram.
Dijon reste l’une des rares grandes villes à refuser l’accès aux chiens dans les transports
Malgré les évolutions observées dans d’autres métropoles françaises, les chiens sont toujours interdits dans les transports en commun de Dijon, sauf s’ils font moins de 10 kilos et sont transportés dans un sac. Une règle qui suscite de plus en plus de critiques, notamment de la part de l’association La Grande Famille du Chien, qui milite pour une cohabitation apaisée entre humains et animaux.
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Une mobilisation locale qui ne faiblit pas depuis plusieurs années
« Notre mouvement ne date pas d’hier« , souligne Romuald, membre actif de l’association, dans les colonnes de actu.fr. Depuis plusieurs années, des discussions ont été entamées avec la mairie et les élus de la métropole. Si le dialogue était à l’origine verrouillé, l’ambiance semble s’être assouplie. En 2023, l’association a même échangé avec Keolis, gestionnaire du réseau Divia, pour présenter le modèle lyonnais, où les chiens sont acceptés avec un demi-billet. « Ils nous ont écoutés, mais à ce jour, rien n’a changé à Dijon.«
Une ville avec des chiens partout… mais pas dans les transports
Dijon compte une population canine particulièrement élevée, avec plusieurs milliers de chiens présents sur son territoire selon les estimations locales. Pourtant, elle impose une règle parmi les plus restrictives du pays. À Grenoble, Toulouse, Lille ou Bordeaux, les chiens sont autorisés sous condition (muselière, laisse ou tarification). Ce décalage entre le quotidien des habitants et les règles appliquées devient de plus en plus difficile à justifier.
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L’interdiction touche les plus vulnérables : personnes âgées, précaires, sans voiture
« Certaines personnes âgées n’ont plus les moyens de se rendre chez leur vétérinaire« , alerte Romuald.
Dans une ville où tous ne possèdent pas de véhicule personnel, cette interdiction a des conséquences concrètes et souvent invisibles. Les maîtres précaires, en situation de handicap ou les jeunes actifs, sont directement affectés. L’enjeu dépasse la simple commodité : il s’agit d’un accès égal au service public pour tous les citoyens.
Une action pacifique, organisée et inclusive portée par l’association
La Grande Famille du Chien mise sur une démarche sans conflit : leur devise, « rendre le chien invisible pour ceux qui n’en ont pas« , résume leur volonté d’inclusion et de respect .
L’objectif est clair : encadrer l’accès des chiens aux transports sans déranger les autres passagers. En parallèle, l’association a également créé un guide canin pour Dijon et réclame plus de parcs canins : « Il n’y en a que deux aujourd’hui. C’est trop peu.«
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Une pétition qui progresse lentement mais sûrement
Depuis deux ans, une pétition en ligne sur change.org recueille des signatures à chaque action publique.
Le lien vers la pétition en ligne ici
« C’est modeste, mais constant. » L’association vise désormais plus grand : réunions publiques, élargissement du débat, et dialogue avec la mairie. Si la maire Nathalie Koenders et l’adjointe à la condition animale Delphine Blayat ont été contactées, l’adjoint aux transports reste encore injoignable .
Dijon reste figée alors que la France avance : une tendance nationale ignorée ?
De plus en plus de citoyens se montrent favorables à un accès encadré des animaux dans les transports publics, comme le démontrent de nombreuses prises de position relayées dans le débat public. Dans plusieurs pays européens Allemagne, Suisse, Italie les chiens peuvent voyager sous conditions depuis des années. Dijon fait figure d’exception rigide dans un paysage de plus en plus souple. La ville semble ignorer une tendance nationale et européenne en faveur de l’inclusion des animaux de compagnie.
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Dijon peut-elle encore rester sourde à la voix de ses citoyens ?
Le débat s’intensifie, et les soutiens se multiplient. Pourtant, sans décision politique claire, les chiens et leurs maîtres resteront toujours exclus des trams dijonnais. L’enjeu n’est pas d’imposer la présence animale, mais d’inventer des règles communes, responsables et applicables. À l’heure où les grandes villes adaptent leurs politiques, Dijon est-elle prête à faire un pas de plus vers une société plus inclusive ?
La réponse appartient désormais aux élus locaux et à Keolis. Le modèle existe déjà, il ne tient qu’à eux de le suivre.
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