Jeudi 24 juillet 2025, la ville de Lannion a été le théâtre d’une mobilisation émotive et déterminée. L’émotion est vive après la mort suspecte de deux chiens dans un parc public, et la population locale, épaulée par des associations, réclame des réponses. Alors que les analyses toxicologiques sont en cours, la pression monte sur les autorités. Ce drame met en lumière des tensions persistantes sur la place des animaux dans l’espace public et soulève de nouvelles interrogations sur la cohabitation urbaine.
Des chiens morts et une population mobilisée : le choc au parc du Stanco
Une soixantaine de personnes se sont rassemblées au parc du Stanco à Lannion, accompagnées de leurs chiens, pour exprimer une émotion mêlée de colère et d’incompréhension. Deux chiens y sont morts dans des circonstances qui soulèvent de véritables soupçons d’empoisonnement volontaire : un berger australien et Samy, un petit westie de 8 ans, dont la propriétaire était présente, bouleversée. Le rassemblement a été organisé par l’association Les Amis des chiens du Trégor, déterminée à obtenir des réponses et des engagements concrets de la part des autorités.
D’après Sandra Briand, présidente de l’association, des « boulettes gluantes » ont été retrouvées à plusieurs endroits du parc. Ces substances, désormais entre les mains de la police nationale, font l’objet d’une analyse toxicologique. L’association a déposé une plainte pour tentative de sévices graves ou acte de cruauté envers un animal, tout comme la propriétaire de Samy. Selon le vétérinaire ayant examiné les deux chiens décédés, les symptômes observés sont compatibles avec une ingestion de poison, ce qui l’a conduit à faire une déclaration officielle auprès de la mairie une démarche jugée rare.
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Méfiance envers la mairie : incompréhensions et tensions grandissantes
L’absence de réponse officielle de la part de la mairie a attisé l’exaspération des habitants. Sandra Briand regrette qu’aucun retour n’ait été fait suite au courrier envoyé au maire. Pire, les seules réactions officielles ont été des menaces de verbalisation de la police municipale contre les propriétaires de chiens non tenus en laisse.
Une stratégie jugée contre-productive par les manifestants, qui demandent un dialogue constructif et rappellent que « derrière chaque chien, il y a un foyer et autant d’électeurs« .
Axelle, résidant à proximité du Stanco, dénonce à son tour le danger potentiel pour les enfants. Des boulettes suspectes auraient été aperçues près de l’aire de jeux, un fait alarmant qui élargit le périmètre d’inquiétude au-delà du seul public canin. Selon actu.fr, la mairie est restée silencieuse malgré plusieurs sollicitations.
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Un enclos jugé inutile : 11 000 euros au cœur de la discorde
L’affaire révèle aussi un climat de tensions croissantes entre les usagers du parc et la municipalité. En cause : l’installation d’un enclos pour chiens au printemps, sans concertation. Rebaptisé par certains « prison pour chiens« , cet espace est jugé inadapté, dangereux et excluant. Scott, un Lannionnais de 19 ans venu avec ses trois chiens, souligne que le terrain est trop pentu pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. Coût estimé : 11 000 euros, que les manifestants jugent « jetés à la poubelle ».
Selon l’association, cette installation renforce l’idée que les chiens sont tolérés, mais non les bienvenus au Stanco. Une perception que l’affaire des empoisonnements ne fait que durcir.
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Une affaire locale, un problème national : la violence contre les animaux
Les actes de cruauté envers les animaux sont théoriquement punis par le code pénal (jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende). Pourtant, les poursuites restent rares, faute de preuves et de volonté politique. Ce drame local s’inscrit dans un contexte plus large : selon la Fondation 30 Millions d’Amis, les actes de maltraitance animale sont en progression en France, avec une tendance préoccupante observée ces dernières années.
Il manque à ce jour une véritable politique publique de sécurisation des espaces partagés avec les animaux. L’affaire du Stanco pose une question de fond : comment garantir la sécurité des chiens et de leurs maîtres dans les espaces publics, sans criminaliser les uns ou ignorer les abus des autres ?
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Vers une cohabitation apaisée ? Ce que révèle l’affaire du Stanco
Plus qu’un fait divers, l’affaire du parc du Stanco cristallise les tensions autour de la place des chiens dans l’espace public. Manque de dialogue, installations contestées, absence de réponse institutionnelle… Le cas de Lannion pourrait servir de révélateur national sur la nécessité d’une politique de médiation animale.
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