Une scène révélatrice
Hier, une professionnelle du bien-être animal a vécu une situation qui pourrait prêter à sourire si elle n’était pas si significative. À l’issue d’un rendez-vous de bilan comportemental, une cliente affirme avoir réglé les 85 euros dus via Planipets.
Pourtant, après vérification, aucun paiement n’apparaît ni dans la banque en ligne de la professionnelle ni dans son tableau de bord Planipets.
Sollicitée à nouveau, la cliente propose un virement bancaire. Montant reçu : 80 euros. Lorsqu’il lui est rappelé que la prestation en coûte 85, elle répond calmement qu’elle n’a pas l’intention de régler la différence, tout en réclamant une facture.
Ce n’est pas une anecdote. C’est un échantillon
Cette scène, racontée telle quelle, pourrait paraître absurde.
- Qui fait ça ?
- Pourquoi ?
- Pour 5 euros ?
Mais c’est justement cette petitesse apparente qui la rend dangereuse. Il ne s’agit pas d’argent ici. Il s’agit de statut. Il ne s’agit pas d’un oubli. Il s’agit d’un acte. Celui de quelqu’un qui décide seul de la valeur d’un service, en modifiant le prix sans prévenir, sans négocier, sans reconnaître.
Et de l’autre côté : un professionnel qui se sent obligé de rester poli, patient, mesuré, alors même qu’on vient de remettre en cause son tarif, son contrat, sa parole.
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Une logique banalisée
Ce geste illustre un déséquilibre bien connu des professionnels du soin animalier. Dans ce secteur, il est courant de devoir
- justifier ses tarifs,
- répondre à des demandes d’ajustement,
- faire face à des paiements partiels
- ou à des remises imposées unilatéralement.
Le tout souvent enveloppé de formules polies qui masquent une réalité brutale : le travail fourni n’est pas respecté à sa juste valeur.
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L’économie émotionnelle du secteur
Des professionnels comme elle — éducateurs, ostéopathes, toiletteurs, comportementalistes, communicants animaliers— vivent chaque semaine des micro-agressions enveloppées de formules polies :
- « je peux vous régler plus tard ? »,
- « est-ce que je peux payer en deux fois ? »,
- « j’ai pas besoin de toute la séance, je vous fais un virement partiel. »
Toujours dans le sourire. Mais jamais dans l’écoute. Et toujours, c’est à eux de s’adapter.
Les métiers du bien-être animal reposent sur l’engagement, la confiance, l’expertise et souvent une relation forte au vivant. Ils demandent du temps, de la préparation, des années de formation et une capacité constante d’adaptation.
Pourtant, ces métiers sont souvent perçus comme secondaires, accessoires, voire ludiques. Ce qui conduit certains clients à considérer qu’ils peuvent arbitrer eux-mêmes la valeur d’une prestation.
Ici, 5 euros, ce n’est pas un oubli : c’est une manière, consciente ou non, d’exercer une forme de pouvoir.
Quand le client décide, le professionnel se justifie
Cette inversion des rôles est insidieuse. Non seulement le client ne doute pas mais il tranche. Le professionnel, lui, est censé comprendre, temporiser, s’adapter. Et lorsqu’il ose rappeler les faits — un tarif, un engagement, une dette — il risque de passer pour agressif, voire de perdre le client.
Il faut le dire : cette dynamique n’est pas une simple maladresse. C’est un mécanisme systémique.
Il fatigue autant qu’il peut pousser à l’abandon.
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Une ligne de fracture invisible
On ne ferait pas ça
- à un médecin
- ni à un plombier
- Ni à un avocat.
Mais face aux métiers du soin animalier, beaucoup de clients estiment encore qu’ils peuvent décider seuls de ce qui est juste ou non. Parce que ce sont des métiers liés à la passion. Parce que ce sont souvent des femmes. Parce qu’il n’y a pas de cadre. Parce qu’il n’y a pas de représentant. Peu ou pas de procédure. Juste un pro.
Seul, face à un client sûr de son bon droit. Et quand le professionnel réclame ce qui lui est dû, il doit le faire avec des gants. Parce que l’inverse – hausser le ton, poser une limite nette – fait fuir le client, abîme la réputation, entraîne une mauvaise note sur internet.
Ce secteur est truffé de ces micro-dominations. Ni bruyantes, ni agressive mais bel et bien constantes. –
- Des réductions imposées.
- Des horaires déplacés sans excuse.
- Des retards non signalés.
- Des demandes floues,
qui s’accumulent, toujours sur les épaules du professionnel. Et toujours cette idée implicite : “Tu fais ça parce que tu aimes ça, non ? Alors tu peux comprendre.” Non.
Une invitation à changer de regard
Cet article n’est pas une accusation. Loin de là ! Il ne s’agit pas de pointer du doigt une cliente en particulier, ni de faire passer les professionnels pour des victimes perpétuelles. Il s’agit de dire ce qui est, factuellement.
Les particuliers ne sont pas malveillants par principe mais ils évoluent dans un contexte où ces métiers sont encore mal compris.
Ce n’est pas un mal de demander une réduction mais c’est un problème de refuser de payer ce qui a été convenu, sans discussion ni respect pour le travail accompli.
Respecter pour préserver
Ce secteur repose sur des femmes et des hommes qui choisissent de travailler avec les animaux, souvent au détriment de leur soirée, de leur week-end, de leur confort. Ils ne demandent pas la lune. Ils souhaitent que leur travail soit reconnu, que leur temps soit respecté, que leur parole ait du poids. Ce n’est pas en tolérant ces petites humiliations qu’on fera progresser les choses. Et ce n’est pas en les taisant qu’on protégera les vocations.
Le jour où ces professionnels ne seront plus là, on ne les remplacera pas par des robots ni des tutoriels. On se rendra simplement compte que, comme toujours, on a compris leur valeur trop tard.
Par Nasser ALI SAID – Pour Planipets Média
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