Et si la clé pour libérer la parole d’un enfant victime de violences était… une chienne ? C’est le pari que relèvent les gendarmes de Perpignan avec Ura, un labrador de deux ans au regard tendre et au pelage rassurant. Formée par Handi’Chiens, cette chienne pas comme les autres s’apprête à jouer un rôle crucial dans l’accompagnement des enfants victimes de violences intrafamiliales. Son rôle ne tient ni du gadget, ni du folklore : il est scientifiquement validé, émotionnellement fort et profondément humain.
Ura, la chienne qui transforme la peur en confiance dans les salles de justice
À peine deux ans, et déjà une mission essentielle : Ura, chien d’assistance judiciaire, interviendra auprès des enfants victimes à la Maison de Protection et de Prévention des Familles à Perpignan. Lors de sa première venue au tribunal judiciaire le 11 avril, tous ont remarqué son effet apaisant.
« Elle a adoré la salle des pas perdus », se souvient Cynthia Poupelin, éducatrice chez Handi’Chiens.
Dans un environnement souvent anxiogène, sa présence agit comme un véritable catalyseur émotionnel.
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Quand la science s’en mêle : un chien qui apaise le corps pour libérer la parole
Ce n’est pas qu’un ressenti : c’est mesuré scientifiquement. La présence d’un chien d’assistance comme Ura réduit le rythme cardiaque, diminue le stress et facilite l’ouverture au dialogue.
Cynthia Poupelin l’explique simplement : « Les enfants d’abord regardent le chien, ensuite en parlent, puis ils arrivent à parler d’eux »
Ura devient un vecteur de verbalisation, subtilement mais puissamment.
Un parcours d’élite pour un rôle délicat
Ura n’a rien d’un chien ordinaire : seize mois en famille d’accueil, puis six mois de formation intense avec Handi’Chiens. On valorise chez elle l’empathie, la patience et une écoute silencieuse qui fait toute la différence. Son intégration est progressive : ses référents — un gendarme et une responsable de France Victimes — doivent encore être formés pour assurer son bien-être et son efficacité. Selon francebleu , cette vigilance permet d’optimiser ses interventions sans jamais négliger ses besoins.
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Une initiative rare en France mais déjà prometteuse
renforcer l accompagnement des victimes avec l’accueil d’uria chien d assistance victimes pic.twitter.com/IGB63SDLBN
— Procureur Perpignan (@ProcureurPerpi1) April 11, 2025
Si le modèle séduit, il reste exceptionnel en France. Pourtant, dans d’autres pays comme le Canada ou l’Espagne, les chiens de soutien judiciaire sont intégrés depuis longtemps dans les procédures.D’après une étude de L’ONPE , en 2023, environ 63 700 mineurs ont été victimes de violences physiques intrafamiliales, et 19 100 ont subi des violences sexuelles dans ce cadre , le besoin d’innovation est urgent. Ura incarne cette justice plus douce, plus humaine, où chaque geste compte autant que chaque mot.
Et si Ura inspirait toute une justice nouvelle ?
Ura ne juge pas, elle écoute sans un mot. Dans un monde où les enfants peinent à se faire entendre, son rôle est aussi symbolique que concret. Elle représente un pas vers une justice sensible, plus adaptée aux réalités des plus vulnérables. Si l’expérience de Perpignan est un succès, elle pourrait devenir une référence nationale, et pourquoi pas, un nouveau standard de l’accompagnement judiciaire.
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