L'île de La Réunion se trouve confrontée à une problématique de taille : la gestion d'une population canine errante estimée à près de 73 000 individus.
Cette situation, qui soulève des questions tant d'ordre éthique que de sécurité publique, a conduit le préfet Jérôme Filippini à intervenir personnellement, marquant son engagement par une visite significative à la SPA de Sainte-Marie le 7 novembre dernier.
Une situation alarmante
L'ampleur du phénomène des chiens sans maître sur l'île interpelle. Ces animaux, souvent victimes d'abandon, errent dans les rues, posant un risque pour eux-mêmes et pour les habitants. La reconnaissance de ce problème par les autorités a mené à l'élaboration d'un plan d'action départemental.
Contours d'une stratégie proactive
Le préfet de La Réunion, lors de son passage à la SPA, a mis en avant un dispositif stratégique visant à endiguer le flot de chiens errants.
Ce plan, orchestré par Jean-Paul Normand, sous-préfet de Saint-Pierre, s'articule autour de la collaboration entre la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DAAF), les municipalités et un panel d'experts formant un conseil scientifique.
Ce dernier aura pour mission d'apporter son expertise, notamment sur les comportements locaux envers les animaux.
Éveiller les consciences
L'initiative préfectorale ne se limite pas à une réponse administrative ; elle vise également à toucher les cœurs et les esprits des Réunionnais.
Jérôme Filippini insiste sur l'importance de la sensibilisation : identifier son animal, le faire pucer et stériliser sont des gestes d'amour qui contribuent à la solution.
Depuis 2017, des fonds considérables ont été alloués pour soutenir les actions locales, mais au-delà des moyens financiers, c'est une véritable mobilisation citoyenne qui est recherchée.
Corrélation entre maltraitance et errance
Un constat alarmant a été dressé : la maltraitance animale est souvent un prélude à l'errance. Les chiffres de la police nationale révèlent plus de 100 cas de cruauté envers les animaux signalés en 2023, dont certains atteignant le seuil de la délinquance.
La gendarmerie note par ailleurs une augmentation de 30 % des infractions liées à la maltraitance animale depuis le début de l'année.
Conclusion
Le plan d'action présenté par la préfecture de La Réunion est un appel à l'action collective. Il ne s'agit pas seulement de répondre à une urgence sanitaire et sociale, mais également de promouvoir un changement de paradigme dans la relation entre les Réunionnais et leurs compagnons à quatre pattes.
