En France, des signes d’alerte déjà visibles
Bien que les visites chez les vétérinaires français restent en apparence stables, des indicateurs sérieux traduisent une dynamique préoccupante.
En avril (hors crise COVID), le chiffre d’affaires des cliniques canines a chuté de 25 % par vétérinaire, selon le baromètre du panel PetTrack créé par Kynetec et repris par La Dépêche Vétérinaire. Dans le détail : les consultations ont plongé de 39 %, tandis que les vaccinations ont reculé de 75 %, au profit des actes urgents et chirurgies moins touchées.
Par ailleurs, le suivi sectoriel réalisé en 2022 révèle une fréquentation en baisse sur le canevas national : fréquentation en recul de 0,3 % pour les chiens et 3,7 % pour les chats, alors que les dépenses moyennes par animal augmentent légèrement (+0,1 % chiens, +1,8 % chats). Ce glissement traduit un arbitrage croissant : consultations moins fréquentes, mais investissements plus ciblés.
Le caractère préventif en danger
Ces reculs ne se limitent pas à des aspects comptables :
- Moins de dépistages, moins de vaccins, autant de trous dans le suivi sanitaire des animaux.
- Les propriétaires retardent les soins, posture anti-inflation confirmée par une hausse générale des actes de 2,3 % en 2021–2022.
- Le report des soins impacte également la qualité de la relation vétérinaire/propriétaire, avec des cliniques rurales en région déjà sous tension.
Moins de visites vétérinaires = plus de risques pour nos animaux.
Chaque semaine, recevez des conseils utiles et bienveillants pour anticiper les soins, repérer les signaux d’alerte et agir avant qu’il ne soit trop tard. Préserver la santé de votre animal commence par une meilleure information.
👉 Rejoindre notre newsletter
Aux États-Unis, un effondrement révélateur
Un rapport américain de Vetsource met en lumière une contraction de – 2,3 % des visites vétérinaires en 2024, et un allongement de l’intervalle moyen entre consultations de 48 % (de 57,6 à 85,8 jours) en quatre ans. En parallèle :
- La fréquentation des urgences et des actes de prévention (vaccinations, stérilisations) a diminué.
- Le chiffre d’affaires total des cliniques est resté stable ou en légère hausse, mais la fréquentation diminue, ce qui fragilise les structures sur le long terme.
Ces tendances américaines constituent un signal d’alarme : si les causes – inflation, tension sur les revenus, fracture territoriale – sont similaires, le mouvement pourrait se généraliser en France. En l’absence d’adaptation, le même recul pourrait s’obsever.
Devrait vous intéresser : Burn‑out français, pertes invisibles : la profession vétérinaire au bord du gouffre ?
Conséquences pour les cliniques vétérinaires françaises
- Baisse de la rentabilité : Moins de visites équivaut à un manque à gagner immédiat, et potentiellement des fermetures ou réductions d’horaires dans les zones sinistrées.
- Dégradation de la santé animale : Les consultations ignorées sont autant d’opportunités ratées de prévention, dépistage ou suivi de maladies chroniques.
- Une pression accrue sur les équipes : Réorganisation permanente, impression d’injustice, et contracture émotionnelle face à un public moins présent ou plus distant.
- Une profession en tension : Les cliniques rurales, déjà confrontées à des départs, pourraient perdre leur clientèle, accentuant la pénurie de vétérinaires.
Des leviers efficaces pour redresser la tendance
Packs préventifs et tarification incitative : La forfaitisation, déjà expérimentée en élevage, augmente le revenu par acte et favorise un suivi régulier. Elle constitue un modèle transposable aux animaux de compagnie.
Outils numériques dédiés : Aux États-Unis, le recours à des rappels automatisés (SMS, email, app) permet de relancer les visites. En France, des solutions comme Planipets offrent cette fonctionnalité : rappels à J‑2, suivi client, planification en ligne. Ces outils permettent une relance douce, sans pression sur les équipes.
Téléconsultation et flexibilisation de l’offre : Des études récentes confirment un engouement pour la téléconsultation, notamment en milieu rural. Elles permettent de maintenir le lien vétérinaire-propriétaire, de rassurer et de fidéliser.
Analyses territoriales : Les données montrent que les zones urbaines supportent mieux le déficit de fréquentation. Cibler les secteurs en recul avec des actions locales (info, pack préventifs, opérations communautaires) est nécessaire.
Devrait vous intéresser : Un rendez‑vous sur dix raté : comment les vétérinaires français perdent plus de 100 000 $ par an à cause des no‑shows
Pourquoi le chiffre de – 2,3 % américain nous concerne
Même si la structure du système vétérinaire français diffère, les signaux convergent :
- L’inflation pèse sur les budgets des ménages.
- Les urgences et impondérables (travail, vacances) limitent les déplacements aux cliniques.
- L’information erronée ou incomplète bride les décisions des propriétaires.
Sans réponse adaptée, la baisse d’activité peut devenir un recul structurel des soins vétérinaires, fragilisant la profession et la santé animale.
Les soins préventifs reculent, les consultations s’espacent… Pourtant, de nombreux troubles pourraient être évités si l’on agissait à temps. Vous voulez rester informé et mieux protéger votre animal au quotidien ? Rejoignez notre newsletter pour recevoir des conseils pratiques, des rappels essentiels et des solutions accessibles pour prendre soin de lui sans attendre l’urgence.
En conclusion
En France, les signaux de fragilité dans la fréquentation vétérinaire sont déjà visibles : baisse de l’activité canine, recul des actes préventifs, tension économique. Aux États-Unis, le recul de 2,3 % des visites et l’allongement de 48 % entre consultations constituent un avertissement clair.
Agir maintenant, c’est valoriser la prévention, adopter les outils numériques dédiés comme Planipets, flexibiliser l’offre et sensibiliser les propriétaires. L’objectif est clair : éviter que la fréquentation ne devienne un précipice, et garantir l’accès durable à des soins vétérinaires de qualité pour tous les animaux. Il en va de l’avenir même de la profession.
C’est en partageant qu’on fait bouger les lignes. Partagez ça sur vos réseaux
Nos lecteurs n’en sont pas restés là . Ils ont craqué pour ces autres sujets
Chat qui s’ennuie miaule, et ce comportement ne passe jamais inaperçu. Vous êtes nombreux à constater que votre compagnon à quatre pattes se met à vocaliser sans raison apparente, parfois de façon excessive, voire envahissante. Ces miaulements à répétition ne sont pas anodins : ils traduisent souvent un mal-être lié à l’ennui. Lorsqu’un chat qui…
Continue Reading Chat qui s’ennuie miaule : pourquoi et comment l’occuper efficacement
Entre le 4 et le 6 juillet, le parc de Léry-Poses dans l’Eure a vibré au rythme des Canidays. Pendant trois jours, chiens et maîtres ont partagé des activités inédites et parfois déroutantes, dont le cani-paddle, un sport aquatique en pleine ascension. Une démonstration grandeur nature du potentiel explosif de ce nouveau loisir estival. Une…
Alors que la France suffoque sous des températures caniculaires, une voix s’élève, à contre-courant de l’indifférence générale. Celle de Brigitte Bardot, 90 ans, icône du cinéma devenue militante inlassable, qui supplie les autorités et les citoyens de ne pas abandonner les animaux à leur sort. Son cri, transmis dans une lettre poignante, met en lumière…
Un chat sourd miaule fort, souvent plus fort que ses congénères entendants. Ce comportement peut surprendre, surtout s’il apparaît progressivement ou s’intensifie avec l’âge. Ce n’est pas un hasard : un chat qui n’entend plus ou mal ne perçoit pas le volume de sa propre voix. Il perd ainsi la capacité de réguler l’intensité de…
Continue Reading Chat sourd miaule fort : ce que vous devez savoir
Chaque jour, en France, les cliniques vétérinaires comptent parmi leurs pires ennemis les no‑shows, ces rendez-vous non honorés qui coûtent cher – tant humainement qu’économiquement. Si les vétérinaires n’ont pas encore chiffré précisément ce manque à gagner, les enseignements des médecins libéraux ou des spécialistes étrangers montrent que la perte dépasse largement les 100 000 $ par…
Article rédigé par Loréna Achemoukh pour Planipets Média Chaque jour, en France, des vétérinaires subissent une pression insidieuse : épuisement émotionnel, pensées suicidaires, surcharge de travail. Aujourd’hui, on chiffre rarement les pertes économiques, mais leurs conséquences humaines et sectorielles sont palpables sur le terrain. Loin des projecteurs médiatiques, les cliniques vétérinaires deviennent pour beaucoup des…