Chaque dimanche, des millions de téléspectateurs s’installent devant Animaux à adopter. On pleure devant les sauvetages, on sourit quand un chien trouve enfin un foyer, on se rassure en se disant que « quelque part », les refuges tiennent bon. Mais derrière la chaleur des images et la voix rassurante des animatrices, une question dérange persiste : est-ce que filmer l’abandon suffit à le combattre ?
Car pendant que les caméras de TMC suivent les histoires de Quimper ou de Pornic, des milliers d’animaux anonymes sont déposés chaque jour devant des grilles, attachés à des portails ou simplement laissés au bord d’une route. L’émission éclaire, oui. Mais elle éclaire un gouffre qui, année après année, ne cesse de se creuser.
Le paradoxe de la visibilité
Quand Animaux à adopter braque sa caméra sur un box, sur un chien qui attend depuis des mois ou sur un chat trouvé dans un carton, elle fait exister des vies invisibles. Elle transforme une détresse muette en récit télé. C’est ce qui fait sa force et son succès depuis vingt ans.
Mais il y a un paradoxe. En montrant l’abandon, en racontant la souffrance, la télévision risque aussi d’habituer notre regard. Chaque histoire devient un épisode, chaque détresse une séquence. La répétition de ces images ne finit-elle pas par rendre l’insupportable… supportable ?
C’est la question qu’on posait déjà dans Rex-Minou #10 : « Chaque été des chiens sont abandonnés ». L’abandon, répété, raconté, vu et revu, risque de devenir un décor de fond, un fait divers parmi d’autres. Alors qu’en réalité, chaque collier laissé au bord d’une route est un drame unique.
Derrière la grille, qu’imagine vraiment votre chien ?
Dans l’émission, on voit ces regards derrière un box et on ressent une pointe de culpabilité ou de tendresse… mais savez-vous ce que vit un chien quand il attend qu’on s’arrête devant lui ? Le quiz vous invite à plonger de son côté de la grille et à découvrir comment il perçoit ce lien fragile avec l’humain.
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Des animaux filmés, mais toujours jugés
La télé veut montrer des histoires d’espoir. Mais elle ne peut pas gommer une réalité plus sourde : certains animaux ne trouvent pas preneur. Trop grands. Trop vieux. Trop marqués par leur passé.
Le regard du téléspectateur reproduit celui de la société : attendri par le chiot, réticent devant le molosse, indifférent face au vieux chat noir. Le filtre de la caméra ne suffit pas à déconstruire ces réflexes. On le voyait déjà dans Rex-Minou #12 : « Ce chien n’a jamais mordu, mais il inspire tout de même la méfiance ».
La télévision donne de la visibilité, mais elle n’efface pas les préjugés. Et parfois, elle les renforce : combien de spectateurs retiennent l’histoire d’un « chien difficile » comme une confirmation que certains animaux ne seront jamais « adoptables » ?
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L’émotion télé, et après ?
Ce que l’émission réussit mieux que tout, c’est nous toucher. On pleure, on frissonne, on s’attache à un regard derrière une grille. L’émotion est réelle, immédiate, partagée.
Mais une fois l’écran éteint ? L’attachement se dissipe, remplacé par un autre programme, une autre actualité. L’émotion télévisée n’est pas toujours synonyme d’action réelle. On se sent attendri… sans pour autant franchir la porte d’un refuge, sans adopter, sans devenir bénévole, sans changer sa propre relation à l’animal.
C’est exactement ce qu’interrogeait Rex-Minou #11 : « Peut-on aimer un chien sans vraiment vouloir vivre avec lui ? ». L’amour à distance existe. Mais suffit-il à sauver une vie ?
Un chien filmé derrière un carton ou une barrière vit bien plus qu’une simple “séquence télé”. Et si vous testiez, grâce au quiz, ce qu’il ressent vraiment quand il guette une présence humaine ? 👉 Découvrir le quiz
De l’écran à l’action : comment aller plus loin
Alors, que fait-on de cette émotion collective ? Car c’est là que tout se joue. Si Animaux à adopter reste seulement une parenthèse dominicale, une dose de compassion télévisée, alors son impact est limité. Elle aura ému, mais elle n’aura pas transformé.
Le vrai enjeu, c’est la traduction en gestes concrets. Aller dans un refuge, oui. Mais pas seulement pour adopter : donner un peu de temps, partager des compétences, soutenir une équipe épuisée. Car l’abandon massif ne se combat pas uniquement par des foyers d’accueil, il se combat aussi par une solidarité quotidienne.
La question devient donc collective : comment une société qui filme les abandons peut-elle aussi organiser la prévention, l’éducation, le soutien des familles fragiles ? L’émission raconte les sauvetages, mais qui raconte le travail invisible des associations, des bénévoles, des collectivités qui agissent avant que l’abandon ne se produise ?
C’est ici que l’on sort du simple spectacle pour entrer dans la responsabilité partagée. Et c’est précisément là que Planipets veut se situer : non pas seulement montrer ou relayer, mais donner des outils, créer des liens, accompagner ceux qui veulent agir.
C’est tout l’enjeu de Pro Planipets, pensé pour aider les refuges, les éducateurs, les communes et les citoyens à transformer cette émotion en solutions concrètes.
Car à force de regarder des animaux chercher une famille, on finit par oublier la question la plus dérangeante : et si, collectivement, nous étions responsables de leur solitude ?
Quand la caméra s’éteint, il reste ce collier posé au bord d’une route. Le quiz vous aide à comprendre ce silence du côté du chien — et ce que cela révèle sur votre relation.
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Quand la télé s’arrête, que reste-t-il ?
Alors, filmer les abandons aide-t-il vraiment à les faire reculer ? Oui, si ces images secouent et réveillent. Non, si elles ne deviennent qu’un rituel télévisé, une émotion consommée puis oubliée.
Animaux à adopter n’a pas à porter seule la responsabilité d’un phénomène qui nous dépasse. Mais elle agit comme un miroir : elle nous montre ce que nous faisons subir à nos animaux, et ce que nous acceptons de voir sans toujours agir.
Il reste à chacun de choisir : spectateur attendri… ou acteur d’un changement réel. Parce qu’au fond, la véritable saison inédite ne commence pas sur TMC à 17h05, mais dans nos foyers, dans nos rues, dans nos décisions de chaque jour.
Les animaux n’ont pas besoin de passer à la télévision. Ils ont besoin que nous soyons enfin là pour eux.
FAQ – Animaux à adopter et la réalité des refuges
L’émission Animaux à adopter aide-t-elle vraiment les refuges ?
Oui, en partie. Elle apporte de la visibilité, encourage certaines adoptions et sensibilise-le grand public. Mais l’essentiel du travail reste porté par les équipes locales : bénévoles, salariés, familles d’accueil.
Pourquoi certains animaux filmés restent-ils malgré tout sans famille ?
Parce que les préjugés persistent. Les chiens dits « difficiles », les animaux âgés ou malades inspirent moins de confiance. La télévision ne suffit pas à déconstruire ces clichés.
Est-ce que regarder ces histoires sans adopter est hypocrite ?
Pas forcément. On peut aimer les animaux sans pouvoir les accueillir. Mais il existe d’autres formes d’engagement : parrainer un refuge, donner du temps ou des compétences, sensibiliser autour de soi.
Les abandons augmentent-ils vraiment chaque année ?
Oui. En 2025, la SPA a constaté une hausse de 14 % des abandons en été par rapport à 2024. Contexte économique, crises sociales et vagues de chaleur accentuent le phénomène.
Que puis-je faire concrètement, au-delà de l’émotion télé ?
Aller rencontrer un refuge près de chez vous, devenir bénévole, envisager l’adoption responsable, ou encore soutenir des projets comme Pro Planipets qui accompagnent collectivités et associations dans la prévention et la protection animale.
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