Marly (Valenciennois) — Le 15 juillet 2025 restera une date charnière pour les familles du Valenciennois qui ont aimé un animal comme on aime un proche. Ce jour-là, la commune de Marly a inauguré le premier cimetière animalier municipal de l’arrondissement. Une première sur un territoire de 350 000 habitants. Et un symbole : celui d’une société qui reconnaît enfin la place des animaux dans nos vies… et dans nos morts.
“Un projet attendu depuis près de 20 ans”
Ce lieu d’inhumation et de crémation pour animaux de compagnie n’est pas né en quelques mois. Il s’inscrit dans une histoire politique locale longue et heurtée. Jean-Noël Verfaillie, maire actuel de Marly, n’a pas hésité à rappeler l’origine du projet : « C’était un dossier porté par l’ancien maire Philippe Duée. » Une première pierre avait même été posée en 2007, avant que le projet ne soit gelé à la suite de l’élection de Fabien Thiémé en 2008.
Il aura donc fallu attendre 2020, et la nouvelle campagne municipale de JNV, pour que ce projet soit “réinitialisé au goût du jour”. Quatre ans plus tard, le site est enfin ouvert.
Une structure publique, rare en France
Le maire insiste : « C’est le 1er cimetière animalier dans le Valenciennois. » Et au-delà de l’arrondissement, très peu de villes en France proposent un service public d’inhumation ou de crémation pour les animaux, directement géré en régie municipale.
Pour parvenir à ce résultat, la commune a mené un benchmarking régional, à la recherche d’exemples similaires. Conclusion ? Quasiment aucun équivalent. D’où la volonté claire d’ouvrir un site inédit, structuré, encadré.
Comment ça fonctionne ?
Dès son ouverture, le cimetière est accessible aux habitants de Marly comme aux résidents extérieurs. Mais le processus suit un cadre clair, inspiré de celui déjà en place pour les humains :
- Étape 1 : l’achat d’une concession
Elle se fait auprès de l’état civil de la mairie de Marly. Deux durées sont proposées :- 5 ans : 350 € pour les Marlysiens / 500 € pour les extérieurs
- 10 ans : 500 € pour les Marlysiens / 800 € pour les extérieurs
- Étape 2 : passage par les pompes funèbres
Chaque famille est libre de choisir son opérateur, qui pratique ses propres tarifs.
L’animal est ensuite inhumé ou incinéré selon les règles en vigueur.
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Un cadre verdoyant, pensé pour la paix
Sur un terrain de 6 600 m², la municipalité a aménagé un lieu conforme à la législation mais inspiré des traditions anglo-saxonnes.
Jean-Noël Verfaillie précise : « Nous ne voulions pas le cadre d’un cimetière classique, mais plutôt un parc ou un jardin, comme dans les pays anglo-saxons. Ce site est également ouvert à tous les habitants, même ceux qui n’ont pas perdu d’animal. »
C’est là toute l’originalité du projet : un lieu de repos pour les animaux, mais aussi un lieu de promenade et de recueillement pour les vivants. Un peu à la manière des cimetières britanniques ou américains, conçus comme des espaces publics à part entière.
Inhumation, crémation : ce que dit la loi
Le site accueille deux types de sépultures, strictement encadrées :
- Inhumation : uniquement pour les animaux de moins de 40 kg, comme l’exige la loi. L’animal est enterré en pleine terre, sans cercueil, mais avec une plaque souvenir en surface. Le processus de décomposition naturelle permet de garantir une biodégradabilité du corps entre 5 et 10 ans.
- Crémation : obligatoire pour les animaux de plus de 40 kg. Un espace du site y est également dédié.
60 000 € d’investissement pour la mémoire
Le coût initial de l’infrastructure s’élève à 60 000 euros, entièrement financé par la commune. Un budget modeste au regard de la portée symbolique du lieu. Et à terme, le fonctionnement du cimetière sera assuré par les cotisations des familles ayant acquis une concession.
“Certaines familles se privent pour leurs animaux”
Si ce cimetière existe aujourd’hui, c’est aussi parce que la relation des Français à leurs animaux a profondément évolué.
Jean-Noël Verfaillie le rappelle : « Certaines familles se privent véritablement afin de soigner leur animal de compagnie. » Loin des clichés sur le caprice ou l’animal objet, le maire souligne un attachement sincère, profond, parfois sacrificiel. Des familles dépensent des sommes importantes en soins, en alimentation, en bien-être… et souhaitent logiquement offrir une fin digne à leur compagnon.
À l’opposé, précise-t-il, de certaines situations constatées à la SPA de Marly, située juste en face du cimetière : « Là-bas, certains abandonnent leur animal. Ici, d’autres leur rendent hommage. »
Une forte demande sur le territoire
Ce projet n’est pas une lubie d’élu. Il répond à une attente réelle de la population.
Frédéric Broutin, acteur local engagé dans le milieu associatif animalier, témoigne : « Il y a une forte demande de la population. » Et les premiers jours de fonctionnement semblent lui donner raison.
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Une idée neuve : un livret d’épargne pour les animaux ?
Lors de l’inauguration, Frédéric Broutin a également lancé une proposition inattendue, mais saluée : la création d’un livret d’épargne dédié aux animaux.
L’idée ? Permettre à chaque famille de mettre de côté pour son animal, afin d’anticiper les soins, les imprévus médicaux, voire… l’inhumation ou la crémation.
Il déplore, en effet, les pratiques actuelles des assurances santé animales, souvent jugées floues et peu avantageuses : « Les petites lignes rendent ces contrats inutilisables. Ce livret d’épargne serait bien plus utile et accessible à tous. »
Ce cimetière dit quelque chose de nous
L’ouverture de ce lieu à Marly marque une étape. Elle raconte une société qui, lentement mais sûrement, change de regard sur ses compagnons à quatre pattes. Ce n’est plus une question de folklore. C’est un besoin réel, humain, émotionnel.
Marly a posé une pierre. Pas seulement pour marquer une tombe. Mais pour ancrer dans le sol la mémoire animale. Pour rappeler que derrière chaque chien, chaque chat, il y a une histoire, une famille, un chagrin.
Et que ces histoires méritent un lieu pour reposer.
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