À Donville-les-Bains, ce samedi 11 octobre 2025, la Fête de la science accueillera un rendez-vous aussi émouvant qu’instructif. À 11 h, la médiathèque municipale recevra Camille Cagnot, doctorante en psychologie et éthologie à l’Université de Caen Normandie, pour une conférence inédite intitulée « Chiens d’assistance judiciaire : émotions et bien-être animal ».
L’événement est gratuit, accessible dès 15 ans, et proposera un dialogue ouvert sur un thème encore peu connu du grand public : le rôle des chiens dans les procédures judiciaires.
À ses côtés, Ravel, un chien d’assistance judiciaire, sera présent pour illustrer concrètement ce que la chercheuse étudie depuis deux ans : comment un animal peut aider à apaiser, à écouter et à restaurer la parole humaine.
Sa présence permettra de comprendre qu’au-delà de la tendresse, c’est tout un travail d’observation, de comportement et d’équilibre émotionnel qui se joue dans cette collaboration entre science, justice et bien-être animal.
L’événement s’inscrit dans le cadre de la 34e édition de la Fête de la science en Normandie, un rendez-vous régional où la recherche se partage directement avec les citoyens. Une manière pour la Manche de montrer que la bienveillance peut être un champ d’étude à part entière.
Ravel, le collègue sans uniforme qui aide à libérer la parole
Ravel ne porte pas d’uniforme, mais il fait partie d’une brigade bien réelle : celle de la confiance.
Ce chien d’assistance judiciaire, formé pour accompagner les gendarmes, intervient lors d’auditions délicates impliquant des victimes, souvent mineures. Sa présence vise à réduire le stress et à favoriser un climat de sécurité émotionnelle. Il ne remplace pas les enquêteurs, il les complète. Là où la parole hésite, il apaise ; là où les souvenirs se fragmentent, il ancre le calme.
Le dispositif est encore en phase d’expérimentation en France, mais les premiers retours de terrain sont encourageants. Les gendarmes qui travaillent avec ces chiens témoignent souvent d’une atmosphère plus sereine, d’échanges plus fluides et d’une meilleure expression des émotions.
Pour Camille Cagnot, c’est aussi un formidable outil d’étude du comportement : Ravel devient un révélateur de la communication non verbale, celle qui traverse aussi bien les humains que les animaux.
Son calme, sa posture et sa neutralité sont le résultat de plusieurs années d’éducation spécialisée, orientée vers la gestion de l’émotion et la lecture des signaux faibles. Lors de la conférence, les spectateurs pourront observer comment chaque geste, chaque regard compte, dans un dialogue silencieux mais essentiel entre l’humain et l’animal.
Camille Cagnot, la chercheuse qui fait entrer l’éthologie dans la justice
Camille Cagnot fait partie de cette nouvelle génération de chercheuses qui mêlent psychologie, éthologie et approche sociale du bien-être animal. Doctorante au sein du laboratoire EthoS – Éthologie animale et humaine, elle travaille sous la direction de chercheurs en comportement animal et en psychologie de l’émotion.
Son projet, soutenu par la Région de gendarmerie de Normandie, s’inscrit dans un dispositif expérimental qui vise à mieux comprendre l’impact émotionnel de la présence animale dans les procédures judiciaires.
Sa thèse s’articule autour de trois volets complémentaires : l’enfant auditionné, le gendarme, et le chien lui-même.
Elle observe les comportements, analyse les postures et les micro-signaux qui traduisent la peur, la détente ou la confiance. Son objectif n’est pas de prouver une “magie animale”, mais de démontrer scientifiquement que la relation interespèce peut influencer positivement le climat d’une audition.
En mesurant des paramètres physiologiques comme le rythme cardiaque ou le ton de la voix, la chercheuse évalue objectivement les effets apaisants de la présence du chien. Lors de sa présentation à Donville-les-Bains, elle reviendra aussi sur son parcours, ses découvertes à la Courthouse Dogs Foundation aux États-Unis, et sur les différences culturelles entre les modèles français et américains.
La justice à hauteur de truffe : comprendre par la science ce que ressent le vivant
Le dispositif des chiens d’assistance judiciaire est né d’une idée simple : la vérité a besoin d’un climat de confiance pour émerger. Inspiré des pratiques déjà en place en Amérique du Nord, il s’adapte progressivement aux spécificités françaises. Camille Cagnot en analyse la mise en œuvre : les postures, les regards, la façon dont les gendarmes s’adressent à l’enfant, et surtout la manière dont le chien ajuste son comportement.
Cette recherche ne vise pas à “émotionaliser” la justice, mais à la rendre plus consciente de la dimension humaine et vivante des auditions. Les émotions ne sont plus perçues comme une faiblesse, mais comme des données à observer, à comprendre et à accompagner.
Grâce à une méthodologie rigoureuse, la chercheuse étudie la synchronisation émotionnelle entre le chien et les participants : un champ d’étude encore rare en Europe. Elle documente aussi la réception institutionnelle du dispositif, ses défis logistiques et les questions éthiques qu’il soulève : comment concilier efficacité judiciaire et respect du bien-être animal ?
Sa démarche, à la fois scientifique et humaine, ouvre la voie à une justice plus apaisée, où le dialogue avec le vivant devient un levier de compréhension mutuelle.
Les chiens d’assistance judiciaire : formés pour écouter, protégés pour durer
Le public de Donville-les-Bains découvrira également l’envers du dispositif : la formation et le suivi de ces chiens. Ravel, comme ses homologues, a suivi un apprentissage rigoureux, centré sur la stabilité émotionnelle et la tolérance au stress. Il apprend à rester neutre face à la détresse, à adopter une posture rassurante sans se laisser submerger par les émotions humaines. Chaque détail compte : la respiration, la position du corps, la lenteur des mouvements.
Mais Camille Cagnot va plus loin : elle étudie aussi le vécu émotionnel des chiens eux-mêmes.
Car accompagner des victimes de violences, même sans comprendre les mots, expose l’animal à une charge émotionnelle réelle.
L’éthologue observe leurs comportements après les séances : repos, fatigue, signes de tension. Elle analyse les indicateurs de stress pour identifier les besoins de récupération et prévenir toute forme d’usure émotionnelle.
Cette dimension, longtemps négligée, fait partie intégrante de sa recherche : protéger les animaux qui protègent les humains. C’est une approche éthique et équilibrée, qui place le bien-être animal au cœur même de la réflexion judiciaire.
L’écoute du cœur
Dans la série Rex & Minou, le lien entre humains et animaux prend une autre forme, mais l’enseignement reste voisin. Rex, le chien, et Minou, le chat, ne participent pas à des enquêtes, mais leurs histoires parlent de ce que les animaux perçoivent et reflètent de nos comportements humains.
Leur univers, mi-réel mi-poétique, illustre l’idée que l’animal n’est pas seulement un compagnon : c’est un observateur sensible du monde que nous créons autour de lui.
À travers l’humour et la tendresse, la série met en lumière la même évidence que la recherche de Camille Cagnot : les animaux ressentent nos émotions et réagissent à notre énergie.
Là où la science observe des indicateurs mesurables, Rex et Minou traduisent cette empathie en récits accessibles à tous.
Le lien est subtil, mais réel : que ce soit dans un commissariat ou sur un banc au soleil, les animaux nous rappellent l’importance d’écouter avant de juger.
Quand la Manche devient un laboratoire de bienveillance
La conférence du 11 octobre s’inscrit dans une dynamique régionale forte : celle d’une Normandie qui valorise la recherche appliquée au quotidien. À Donville-les-Bains, la Fête de la science se veut un moment d’échanges entre chercheurs, habitants et familles.
Ici, pas de jargon, pas de barrière : la science se raconte, s’écoute et se vit. La Mairie de Donville-les-Bains et l’Université de Caen Normandie ont souhaité offrir un cadre accessible à tous, où les citoyens peuvent questionner la recherche et comprendre son utilité sociale.
Cet esprit d’ouverture illustre un mouvement plus large : la réconciliation entre la connaissance scientifique et la vie locale. Dans la Manche, on parle de bien-être animal autant que d’écologie, de justice ou d’éducation. Des conférences comme celle de Camille Cagnot permettent à chacun de prendre conscience que les émotions, qu’elles soient humaines ou animales, sont un sujet d’étude sérieux.
Et si ce territoire devient un “laboratoire de bienveillance”, c’est justement parce qu’il choisit de placer le vivant au centre du débat public. Une approche qui fait écho à la philosophie même de la Fête de la science : comprendre pour mieux respecter.
Et demain ? Des chiens dans les commissariats, les écoles, les tribunaux
Le projet étudié par Camille Cagnot pourrait avoir des implications durables. En Normandie, plusieurs brigades expérimentent déjà la présence de chiens d’assistance judiciaire, sous le suivi scientifique du laboratoire EthoS. Les données collectées permettront d’évaluer l’impact réel sur les victimes, les enquêteurs et les chiens, et de poser les bases d’un cadre national pour ce type d’intervention.
Au-delà de la justice, ces travaux ouvrent des perspectives dans d’autres milieux : écoles, hôpitaux, maisons de retraite. Partout où le stress, la peur ou la douleur freinent la communication, la présence animale peut devenir un levier d’apaisement.
L’enjeu n’est pas seulement émotionnel, il est sociétal : repenser la place du vivant dans nos institutions.
Les résultats de cette recherche pourraient nourrir de futures politiques publiques sur la médiation animale et la prévention du stress.
À Donville-les-Bains, ce samedi, le public découvrira que derrière la douceur d’un chien comme Ravel, se cache une révolution tranquille : celle d’une société qui réapprend à écouter.
FAQ – Tout comprendre sur les chiens d’assistance judiciaire et la recherche de Donville-les-Bains
Qu’est-ce qu’un chien d’assistance judiciaire, exactement ?
Un chien d’assistance judiciaire est un animal spécialement formé pour accompagner les victimes, les témoins ou les enfants durant les procédures policières ou judiciaires.
Il ne remplace ni le psychologue ni le gendarme : il agit comme un médiateur émotionnel. Sa présence permet d’apaiser le stress, de rétablir la confiance et d’aider la personne à s’exprimer plus librement.
Qui est Camille Cagnot, la chercheuse à l’origine du projet présenté à Donville-les-Bains ?
Camille Cagnot est doctorante au laboratoire EthoS (Éthologie animale et humaine), une unité de recherche rattachée au CNRS et à l’Université de Rennes.
Elle consacre sa thèse à l’étude des émotions partagées entre humains et chiens, notamment dans les contextes sensibles comme les enquêtes judiciaires.
Son travail vise à scientifiquement comprendre comment la relation interespèce peut favoriser la reconstruction émotionnelle.
Comment les chiens comme Ravel sont-ils formés ?
Ces chiens suivent plusieurs années d’apprentissage, souvent dans des centres partenaires des forces de l’ordre. Ils apprennent à rester calmes face à la peur, aux cris, aux larmes, à adopter des postures apaisantes et à ignorer les distractions. Chaque animal est sélectionné selon son tempérament — ni trop nerveux, ni trop passif — et bénéficie d’un suivi vétérinaire et comportemental constant.
Pourquoi ces chiens ne sont-ils pas encore présents partout en France ?
Parce que le dispositif reste expérimental. Il nécessite un encadrement strict, une formation spécifique pour les gendarmes et un accompagnement scientifique. Certaines juridictions craignent encore “l’émotionnel” dans un cadre de justice. Mais les résultats sont encourageants, et plusieurs départements envisagent déjà d’élargir le programme dès 2026.
Quel lien avec la série Rex & Minou sur ?
Rex & Minou ne parle pas de justice, mais du lien émotionnel entre humains et animaux au quotidien. Leur regard drôle et tendre sur la vie animale complète parfaitement le message porté par des chiens comme Ravel : les animaux ne sont pas là pour nous servir, mais pour nous rappeler comment ressentir. Dans les deux cas, il s’agit de réapprendre l’écoute — celle du cœur, de la patience et du respect du vivant.
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