De la porcherie aux projecteurs : comment Alexandre des Landes a conquis Mister Univers
Alexandre, 28 ans, n’avait pas prévu de représenter la France à Los Angeles. Ce n’est pas une agence de mannequins qui l’a repéré, mais une poignée de vidéos tournées dans sa ferme des Landes : ses chevaux, ses chèvres, son chien, ses poules… Ces images simples, postées presque par hasard sur Instagram, ont touché des milliers de personnes, jusqu’aux organisateurs de Mister Univers.
Il y a dans ce parcours quelque chose de troublant : ce n’est pas le corps travaillé en salle qui a d’abord séduit, mais le vivant qui l’entourait. Comme si, derrière l’homme qui s’apprête à défiler sous les projecteurs californiens, c’étaient les animaux de sa ferme qui avaient déjà gagné une place dans l’imaginaire collectif.
Les animaux de la ferme, stars discrètes de son compte Instagram
Ce ne sont pas ses abdos qui l’ont propulsé à Mister Univers, mais des vidéos de chèvres, de poules et de chiens filmés au hasard d’un quotidien rural. Voilà qui dit beaucoup de notre époque. Pourquoi des milliers d’Américains ont-ils cliqué sur ces scènes ? Peut-être parce qu’au milieu d’un océan d’images retouchées, le regard d’un cheval ou la maladresse d’une poule devient soudain plus séduisant qu’un défilé de mode.
Et si ce qui nous attire, finalement, n’était pas la perfection, mais la vérité brute du vivant ? Alexandre pensait montrer sa ferme. C’est peut-être l’inverse qui s’est produit : ses animaux ont montré quelque chose de nous, une soif d’authenticité que nous n’osons plus formuler.
Instagram contre les codes de la mode : quand un fermier dépasse les mannequins parisiens
D’habitude, pour espérer fouler la scène de Mister Univers, il faut défiler dans des agences parisiennes, poser devant des photographes renommés, ou suivre la trajectoire millimétrée des mannequins professionnels. Alexandre, lui, est arrivé par une autre porte : celle d’un téléphone posé dans une grange, d’une vidéo tremblante où un chien traverse le champ, d’une poule qui s’invite dans le décor.
Ce renversement interroge : que dit-il de nous, si un fermier landais accompagné de ses animaux touche plus qu’un mannequin formaté ? Est-ce un rejet des artifices, ou au contraire un nouveau folklore digital où la “naturalité” devient un produit à consommer comme un autre ?
Dans ce paradoxe, une question persiste : la beauté est-elle encore une affaire de corps travaillés, ou bien est-elle en train de migrer vers un autre territoire — celui de la sincérité animale qui déborde sur l’écran ?
Los Angeles face aux Landes : deux mondes qui n’étaient pas faits pour se croiser
Dans quelques semaines, Alexandre quittera ses champs des Landes pour fouler les boulevards de Los Angeles. L’image est presque irréelle : un fermier habitué à pousser une brouette de foin va défiler sous les néons californiens. Entre la poussière d’une étable et les paillettes d’Hollywood, il y a plus qu’un contraste : il y a un vertige.
Car derrière cette histoire individuelle, une question plus large s’impose : que représente vraiment la France, quand elle envoie à Mister Univers un jeune homme façonné par ses animaux autant que par ses muscles ? Est-ce l’architecture et les paysages qu’Alexandre dit aimer… ou le visage d’un pays qui hésite entre ses racines paysannes et son aspiration à briller dans les concours mondiaux ?
Peut-être que le vrai choc n’est pas celui du voyage, mais celui du miroir : celui qu’Alexandre tendra aux Américains en incarnant, sur scène, la France des fermes autant que celle des podiums.
Chiens, poules ou abdos : qu’est-ce que la France veut vraiment montrer au monde ?
Si Alexandre se retrouve aujourd’hui sur la scène de Mister Univers, ce n’est pas uniquement grâce à la rigueur de ses entraînements, mais parce que son quotidien parmi les animaux a séduit au-delà des frontières. Ses vidéos de chiens attentifs, de poules qui picorent ou de chevaux au galop portent déjà un récit bien plus fort que des tablettes de chocolat soigneusement dessinées sur un torse.
La France qu’il incarne n’est pas celle des podiums standardisés, mais celle d’un pays encore habité par ses campagnes, ses fermes, ses animaux familiers. Les Américains qui l’ont plébiscité ne se sont pas attachés à un modèle formaté, mais à une forme de sincérité où le vivant est au centre.
Ce choix révèle une tension : derrière le candidat officiel, c’est tout un univers invisible qui se donne à voir. Non pas un corps qui répond aux critères d’un concours, mais une manière d’habiter le monde, entouré d’animaux, ancré dans la terre. Dans ce récit, les abdos deviennent presque secondaires : ce que la France montre, à travers Alexandre, c’est qu’une beauté peut naître du lien avec le vivant avant de se prolonger sur une scène de spectacle.
Et si la vraie victoire d’Alexandre était déjà dans sa ferme ?
En novembre, Alexandre défilera à Los Angeles, face à cinquante candidats venus des quatre coins du monde. Peut-être remportera-t-il le titre, les contrats et les projecteurs. Mais sa victoire essentielle ne se joue pas là. Elle s’est déjà inscrite, silencieusement, dans le regard de ses animaux, dans l’attention d’un chien posé à ses pieds, dans la complicité d’un cheval qui le suit dans le pré.
Car ce sont eux qui ont écrit la première page de son histoire : sans ses chèvres curieuses, ses poules imprévisibles, ses chats et ses chevaux, il n’aurait pas franchi le pas d’Instagram ni attiré l’œil des organisateurs américains. Dans ce sens, le concours californien n’est qu’une suite logique d’un récit qui commençait déjà dans une ferme des Landes.
Peut-être que le vrai trophée d’Alexandre, ce n’est pas une couronne sur scène, mais la preuve que le vivant — même le plus ordinaire — peut changer une trajectoire humaine et traverser les frontières. Dans un monde saturé de vitrines, c’est ce lien invisible avec les animaux qui, paradoxalement, brille le plus.
FAQ
Qui est Alexandre et pourquoi fait-on parler de lui ?
Alexandre, 28 ans, originaire du Béarn et installé dans une ferme des Landes, a été sélectionné pour représenter la France au concours Mister Univers 2025 à Los Angeles. Son profil atypique a été repéré grâce à ses vidéos du quotidien à la ferme, entouré de ses animaux.
Quel rôle ses animaux ont-ils joué dans cette ascension ?
Un rôle essentiel. Ce sont ses chevaux, chèvres, poules, chats et son chien qui apparaissent dans ses vidéos Instagram, devenant malgré eux ses co-stars. Leur présence authentique a touché un large public, notamment américain, et contribué à sa sélection.
Pourquoi cette histoire a-t-elle autant d’écho ?
Parce qu’elle bouscule les codes : un fermier landais atteint une scène mondiale non pas grâce à un parcours classique de mannequin, mais par la sincérité de son lien avec le vivant. Elle révèle notre fascination croissante pour l’authenticité.
Qu’est-ce que cela dit de l’image de la France à l’étranger ?
À travers Alexandre, la France ne montre pas seulement un corps sculpté, mais aussi une part de son identité : ses campagnes, ses fermes, son rapport aux animaux. Cette image contraste avec les standards formatés des concours internationaux.
Et s’il ne gagne pas Mister Univers ?
Même sans trophée, son parcours porte déjà une victoire symbolique : celle d’avoir prouvé que le vivant — les animaux, la nature, le quotidien rural — peut projeter quelqu’un bien au-delà de ses frontières.
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