Face à l’explosion des abandons dans les Pyrénées-Orientales, Perpignan Méditerranée Métropole adopte une stratégie musclée pour enrayer le fléau. La signature de la 7e Charte de qualité des refuges réunit collectivités et associations dans un objectif commun : réduire au strict minimum le recours à l’euthanasie. Soutiens financiers, contrôles sanitaires et implication terrain se conjuguent pour offrir une seconde chance aux animaux. Décryptage d’un plan d’action local devenu exemple national potentiel.
Une flambée des abandons : Perpignan répond par une charte choc
Avec +16 % d’abandons directs en 2024 et une explosion de +36 % des entrées en fourrière pour les chats sur le premier semestre 2025, le département des Pyrénées-Orientales est sous tension. Face à cette urgence, Perpignan Méditerranée Métropole renforce sa stratégie animale avec la Charte 2025-2029, qui oblige les refuges signataires à respecter des normes strictes (DDPP) en échange de subventions publiques. Objectif affiché : réduire le recours à l’euthanasie et mieux encadrer la prise en charge des animaux errants.
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Un modèle de coopération inédit entre fourrière et associations
Cette nouvelle charte introduit une pratique saluée par les professionnels : le travail hebdomadaire main dans la main entre la SACPA et les associations.
Clara Fonteneau (SACPA Perpignan) affirme que les associations « passent toutes les semaines sélectionner les animaux« , ce qui permet de fluidifier les adoptions et d’éviter les longues attentes.
Une fois le délai légal de 8 jours ouvrés écoulé sans réclamation, les animaux sont confiés aux structures partenaires. Résultat : une action rapide, ciblée et efficace.
25 ans de lutte récompensés : chute spectaculaire de l’euthanasie
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 25 % à 2 % pour les chiens, de 75 % à moins de 20 % pour les chats. Une transformation majeure sur l’agglomération perpignanaise obtenue grâce à une politique locale cohérente. L’euthanasie « de convenance« , jadis liée à la surcharge des refuges, a quasiment disparu. Aujourd’hui, seules les situations graves (chiens dangereux ou animaux en souffrance irréversible) donnent lieu à des euthanasies, selon Clara Fonteneau.
Le site madeinperpignan souligne également le rôle des associations dans cette dynamique. Elles sont au cœur du système mis en place à Perpignan, garantissant un tri et une orientation rapide des animaux vers les structures adaptées.
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Marina à Céret : l’exception qui change tout pour les chiens exclus
Créé en 2017, le refuge « Marina, un refuge pour Céret » incarne l’engagement absolu. Marina Pastou-Santacroce prend en charge les chiens que personne ne veut : Staffs, Rottweilers, Bully, animaux au passé lourd ou jugés inadaptés. Son profil d’éducatrice canine lui permet d’intervenir là où d’autres refusent. En 2025, elle a déjà recueilli 79 animaux, et son action est saluée par la SACPA. Selon madeinperpignan , son intégration à la charte, malgré la distance, prouve la souplesse et la pertinence du dispositif.
Perpignan, un laboratoire national contre l’abandon ?
Avec 2 % d’euthanasie canine contre 14 % en moyenne nationale selon 30 Millions d’Amis, 2023 , les résultats obtenus par Perpignan témoignent d’une coordination locale particulièrement efficace. Ce succès repose sur une gouvernance hybride, mêlant rigueur administrative (subventions, agréments) et engagement humain fort (visites, implication associative, profils comme Marina). Mais le combat continue : irresponsabilité des maîtres, adoptions impulsives, manque de stérilisation… La Charte est un levier, mais le changement repose aussi sur les citoyens. Pour d’autres territoires, le modèle perpignanais pourrait bien devenir une source d’inspiration concrète et mesurable.
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