L’été, saison des congés pour certains, devient chaque année une saison noire pour les animaux. En France, plus de 200 000 chiens et chats sont abandonnés, souvent déposés anonymement devant les refuges, attachés à un arbre ou laissés à leur sort sur une aire d’autoroute. Un chiffre accablant qui place la France au sommet du classement européen des abandons. Face à cette situation, le gouvernement dégaine une nouvelle campagne de sensibilisation choc et promet de muscler les contrôles.
L’été, saison de l’abandon : les refuges tirent la sonnette d’alarme
Chaque été, les refuges comme celui de la SPA de Bordeaux sont débordés. Près de dix chiens sont abandonnés chaque jour dans cette seule structure. Les responsables sont clairs : la plupart des dépôts surviennent juste avant les départs en vacances. Manque d’organisation, refus de payer une pension, ou tout simplement facilité d’esprit : les excuses varient, le résultat est le même. Pendant ce temps, les bénévoles et salariés font face à une situation émotionnellement et logistiquement ingérable. Et ce drame, bien connu, se reproduit inlassablement chaque année.
« Ce n’est pas un jouet » : le message clair de la campagne #StopAbandon
Pour briser cette spirale, le ministère de l’Agriculture lance #StopAbandon, une campagne numérique massive sur Facebook, Instagram et X. Objectif : rappeler qu’un animal n’est ni une lubie ni un objet, mais un être vivant qui engage sur le long terme.
Sur France 2, la ministre Annie Genevard a martelé : « Un animal, ce n’est pas un jouet. L’abandon, c’est un délit.«
La campagne veut éveiller les consciences, notamment chez les plus jeunes et lors des pics d’adoption impulsive comme Noël ou l’été. Et surtout, elle veut faire passer un message simple : abandonner, c’est puni par la loi.
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Vente d’animaux en ligne : la grande zone grise dans le viseur
La ministre a aussi pointé du doigt un terrain jusque-là trop peu réglementé : les ventes d’animaux sur Internet. Si la vente en animalerie est interdite depuis janvier 2024, des centaines d’annonces circulent toujours en ligne, parfois frauduleuses, souvent irresponsables.
« On va contrôler aussi tout ce qui se passe sur Internet« , a affirmé Annie Genevard .
Le ministère veut réguler les publications, imposer des vérifications et sanctionner les dérives. Car adopter un chiot sur un coup de tête en ligne, c’est bien souvent la première étape vers un futur abandon.
L’abandon n’est pas une option : ce que dit vraiment la loi
L’article 521-1 du code pénal est sans équivoque : abandonner un animal domestique est un délit, passible de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Pourtant, en pratique, très peu de poursuites sont engagées, faute de preuves ou de volonté judiciaire. En 2021, 207 000 abandons ont été enregistrés selon sudouest.fr , un record européen. Si les peines existent, encore faut-il les appliquer. Pour les associations, sans durcissement judiciaire, la loi reste lettre morte. Le gouvernement assure vouloir changer la donne, mais les actes devront suivre.
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Adopter, c’est pour la vie : responsabiliser avant de réglementer
Avec plus de 22 millions de chiens et chats dans les foyers, la France aime les animaux. Mais elle les abandonne aussi plus que tout autre pays européen. Cette contradiction s’explique souvent par des adoptions impulsives, sous l’influence de la mode ou des réseaux sociaux. Des associations plaident pour une meilleure information avant l’adoption, voire une formation obligatoire. Un chien vit 10 à 15 ans, avec des coûts, des soins, des contraintes. C’est un engagement moral, financié et affectif.
L’exemple des Pays-Bas : et si la solution passait par l’école ?
Certains pays ont trouvé des pistes efficaces. Aux Pays-Bas, les abandons ont chuté de 80 % en dix ans grâce à une politique éducative volontariste, des lois strictes et une responsabilisation dès le plus jeune âge. En France, des ONG proposent d’introduire la sensibilisation à la bientraitance animale à l’école. Car on ne changera pas les comportements avec une simple amende ou un hashtag. Il faut changer les mentalités, en profondeur. Et si c’était par l’éducation que passait la véritable réforme ?
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