Un principe souvent ignoré, pourtant fondamental dans la relation homme-chat
Caresser un chat est un geste courant, parfois banal. La plupart des gens le font par réflexe, par affection ou pour créer du lien. Pourtant, ce geste simple peut parfois générer du stress, de l’agacement, voire de la peur chez l’animal.
Ce que peu de propriétaires savent, c’est qu’un chat n’est pas toujours prêt pour une interaction tactile. Et contrairement à un chien, il ne cherchera pas forcément à plaire ou à faire plaisir. S’il n’est pas d’accord, il le fera comprendre. Mais encore faut-il savoir l’écouter.
Katia Guillet est comportementaliste spécialisée dans les chats. Elle accompagne depuis plusieurs années les familles dans la compréhension du comportement félin. Et aujourd’hui, l’un des conseils qu’elle donne le plus souvent à ses clients concerne justement ce point : le consentement à la caresse.
Un apprentissage tardif, mais décisif de Katia Guillet, une spécialiste du comportement des chats
Ce conseil, Katia ne l’a pas toujours appliqué. Avant de devenir professionnelle, elle-même caressait les chats sans se poser de question. C’était une marque d’affection, un réflexe presque automatique. Ce n’est que plus tard, au fil de ses observations et de ses rencontres avec des chats réactifs ou tendus, qu’elle a compris l’enjeu réel de cette pratique.
Le jour où un chat s’est légèrement reculé à l’approche de sa main, sans agressivité mais avec une forme de retrait net, elle a réalisé qu’elle venait de franchir une limite. Une limite que l’animal n’avait pas donnée son accord pour franchir. C’est à partir de là qu’elle a commencé à changer sa posture.
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Comment tester le consentement de son chat ? Tout pour son bien-être
Le principe est simple : on ne caresse pas un chat par défaut. On « demande » d’abord. Pas verbalement, bien sûr, mais en utilisant un langage corporel que le chat comprend.
Katia conseille à ses clients de tendre la main à distance raisonnable, sans insister. Si le chat s’approche, frotte sa tête ou vient de lui-même chercher le contact, le feu vert est donné. En revanche, si le chat reste immobile, baisse les oreilles, se recule ou détourne la tête, mieux vaut ne pas insister.
Ce test permet d’instaurer un cadre clair et rassurant pour l’animal. Il comprend qu’il a le droit de dire non. Et paradoxalement, c’est souvent quand on respecte ce non que le oui vient plus facilement.
Une vidéo pédagogique et accessible
Pour rendre ce message plus accessible, Katia a réalisé une vidéo courte dans laquelle elle illustre le principe du consentement avec humour et simplicité sur son compte instagram. Elle utilise une peluche de Crocmou (le dragon du film Dragons) pour simuler le geste, avant de le reproduire avec sa propre chatte, Khaleesi.
La scène fait référence à un passage bien connu du film, dans lequel le héros tend la main au dragon pour établir une relation de confiance. Le parallèle est évident : avant tout contact physique, il faut laisser à l’autre la possibilité de choisir.
La vidéo a été publiée dans le cadre du “Défi Planipets”, un programme destiné aux professionnels du bien-être animal pour partager leurs expériences de terrain. Le thème de la semaine était : “Le conseil que je donne tout le temps… que j’aurais aimé recevoir plus tôt”.
Une posture professionnelle claire
Katia assume un positionnement professionnel clair : transmettre ce qu’elle a appris, y compris à ses propres dépens. Ce type de contenu éducatif crée aussi une forme de proximité avec le public. Il montre que même les professionnels ont dû apprendre, se remettre en question, progresser.
Dans un contexte où de nombreux propriétaires de chats se sentent parfois dépassés par le comportement de leur animal, ce type de conseil donne des clés concrètes, sans jugement.
Pourquoi le principe du consentement est important
Demander le consentement à un chat, ce n’est pas céder à un effet de mode ou à une vision trop “humaine” de la relation animal-humain. C’est simplement reconnaître que le chat est un être sensible, avec ses propres limites et ses propres besoins.
Respecter ces besoins, c’est aussi améliorer la qualité de vie de l’animal, réduire son stress, prévenir les comportements agressifs ou défensifs, et renforcer la confiance entre l’humain et le chat.
En conclusion
Le conseil de Katia Guillet peut paraître anodin de prime abord. Il est pourtant central dans une démarche respectueuse et apaisée avec son animal. Trop de tensions, de malentendus ou de comportements dits “inexpliqués” trouvent leur origine dans un contact mal initié, ou imposé.
Apprendre à lire les signaux, accepter que le chat puisse dire non, et l’écouter réellement : voilà ce qui fait toute la différence.
En savoir plus sur Katia Guillet comportementaliste spécialiste des chats.
Katia est autrice d’ouvrages ludiques destinés à mieux comprendre son chat, vendus dans les meilleures librairies.
Sa vidéo “Consentement à la caresse” est à retrouver sur Instagram. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur ses services sur sa page professionnelle Planipets ici.