Quand Laëtitia Verneau, fondatrice de Zen Animae, a adopté Prince dans un refuge, elle pensait lui offrir une nouvelle vie. Une maison calme, de l’amour, de l’attention. Mais très vite, elle s’est retrouvée face à une réalité bien plus difficile : Prince ne supportait pas la solitude. Elle n’avait pas prévu ça du tout !
Quand Laëtitia fermait la porte, Prince se mettait à tourner en rond, haletant, les yeux écarquillés. Il gémissait, puis hurlait à la mort comme s’il appelait au secours.
En quelques minutes, l’appartement devenait un champ de détresse :
- coussins éventrés,
- portes griffées,
- objets renversés
En somme, chaque départ de Laëtitia déclenchait une panique violente. Hurlements, destructions, angoisse permanente. Et chaque tentative pour apaiser la situation échouait.
Il ne cherchait pas à punir son humaine. Il cherchait à survivre à son absence. Et quand elle rentrait, loin de l’accueillir avec joie, il tremblait, vidé. Ce n’était pas une crise de caprice, mais un effondrement nerveux. Elle était face à une peur brute, animale, impossible à raisonner.
Des compétences professionnelles mises à rude épreuve
Comportementaliste et communicante animale, Laëtitia connaissait pourtant les outils. Elle a tenté les routines, l’enrichissement de l’environnement, les exercices de désensibilisation, les méthodes classiques. Rien n’a fonctionné.
Elle a compris, peu à peu, que ce qu’on enseigne dans les formations ne suffit pas toujours face à des cas extrêmes. Prince ne réagissait pas aux outils.
Il ne répondait pas aux routines. Il ignorait les friandises, les signaux, les stratégies. Parce qu’il n’était pas « éducable » dans ces moments-là. Il était en survie. Et quand un animal est au fond du trou, il cherche juste une présence. Il n’en a que faire des protocoles théoriques
Petit à petit, ce n’est pas seulement Prince qui s’effondrait. C’était elle aussi.
“Je ne l’ai jamais abandonné. Mais j’y ai pensé. Et rien que de l’admettre, c’est déjà douloureux.” Laëtitia Verneau
Une vie personnelle mise en pause
Pendant plus d’un an, Laëtitia a dû tout revoir. Les sorties improvisées étaient devenues impossibles. Chaque déplacement nécessitait une organisation millimétrée. Elle vivait au rythme des crises de Prince, de ses peurs, de ses réactions.
Elle tenait bon. Mais elle doutait.
« J’avais honte de penser à l’abandonner. Je suis pro. Je devrais savoir gérer. Mais là, j’étais perdue. Je faisais tout ce qu’on m’a appris. Et pourtant je le voyais se dégrader, et moi avec.«
C’est souvent ce que vivent les pros : ce tiraillement entre la maîtrise attendue et le désespoir silencieux. Le piège de penser qu’on doit être forte parce qu’on aide les autres.
Et plusieurs fois, elle a craqué. Elle a pleuré. Elle a préparé ses affaires pour le ramener au refuge.
Elle s’est dit qu’elle n’y arriverait pas. Qu’elle faisait tout pour les autres, mais que là, c’était trop.
Et pourtant, elle n’a jamais franchi la porte.
Parce que ce métier, elle l’a choisi pour qu’il y ait moins d’abandons et non pas pour en devenir l’un des maillons.
Le déclic de Laëtitia et Prince
Un soir, à bout, elle a cessé d’essayer de faire comme il faut. Elle s’est assise près de lui, en silence. Elle n’a pas donné d’ordre. Elle n’a pas appliqué une méthode non plus.
Elle a juste été là. Et elle lui a parlé comme à un être en souffrance. Elle lui a dit qu’elle ne partirait pas. Qu’elle ne l’abandonnerait pas, qu’elle ne l’abandonnerait jamais !
Ce soir-là, Prince s’est allongé. Il a fermé les yeux. Il a dormi. Seul. Calme.
🐾 Ce que l’histoire de Prince nous rappelle :
- Un chien adopté vient rarement seul. Il amène un passé.
- Ce n’est pas toujours l’amour qui guérit, c’est la présence.
- Et parfois, c’est nous qu’il transforme, pas l’inverse.
Ce n’était pas la fin des difficultés. Mais c’était un tournant. Un ancrage. Après ce soir-là, Prince
- a recommencé à jouer un peu.
- à manger sans se retourner toutes les 10 secondes.
- à rester seul 3 minutes sans hurler.
Il régressait parfois, certes. Mais il y avait une brèche. Une première victoire silencieuse. La première d’une longue série.
Une transformation réciproque
L’histoire de Prince n’est pas une belle success story toute lisse. C’est une histoire rugueuse, vivante, réelle. Une histoire d’attachement, de peur, de patience, de petits pas et de gros doutes.
Une histoire où aimer ne veut pas dire réussir. Aimer veut simplement dire : rester. Être là quand c’est dur. Ne pas lâcher, même quand on a envie de fuir. Et recommencer, encore.
Transmettre ce qu’elle a traversé
Aujourd’hui, Laëtitia accompagne à son tour des humains et leurs animaux dans des situations de blocage, de doute, de chaos.
Avec Zen Animae, elle ne vend pas des solutions miracles. Elle propose un accompagnement sincère, ancré dans l’expérience réelle.
Son approche repose sur l’écoute, le respect du rythme de chacun, et la fidélité dans les moments où tout pourrait vaciller.
Parce que parfois, ce qu’un chien attend, ce n’est pas qu’on réussisse à le réparer. C’est juste qu’on soit là pour lui, quand tout le reste vacille.
Vous vivez quelque chose de similaire avec votre animal ?
Découvrez le travail de Laëtitia Verneau sur sa fiche Planipets : https://plani.pet/zen-animae
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