Le 6 mai 2025, le tribunal administratif de Montpellier a annulé l’arrêté municipal de Robert Ménard imposant le fichage ADN des chiens à Béziers. Loin de reculer, le maire a contre-attaqué dans la foulée en signant un nouvel arrêté… le jour même. Objectif affiché : traquer les crottes de chien. Et peu importe si la justice s’y oppose. Voici pourquoi cette affaire fait autant de bruit.
Ménard relance le fichage ADN des chiens… quelques heures après son annulation
C’est un bras de fer juridique inédit. En place depuis 2023 dans l’hypercentre de Béziers, le fichage ADN des chiens a été déclaré illégal par la justice le 6 mai 2025. Le tribunal de Montpellier a jugé la mesure « ni nécessaire, ni adaptée, ni proportionnée ».
Mais Robert Ménard ne s’est pas laissé démonter. Le jour même, il signe un nouvel arrêté quasiment identique, en vigueur jusqu’au 31 décembre 2028. Le dispositif prévoit que toute personne promenant un chien en centre-ville doit prouver que l’animal est fiché génétiquement, sous peine de 35 € d’amende. Et si une déjection est retrouvée et identifiée via l’ADN ? Le propriétaire devra payer 130 € de frais de nettoiement.
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Une chute des déjections de 85 % selon la mairie… mais aucune source indépendante
Pour justifier son entêtement, le maire brandit un chiffre choc : 85 % de crottes depuis la mise en place du système entre septembre 2023 et avril 2025. Il évoque aussi une « adhésion manifeste » des habitants et l’intérêt d’autres communes françaises.
Mais ces résultats, uniquement diffusés par la municipalité, ne reposent sur aucune évaluation indépendante. Ce qui pose problème, surtout pour une mesure aussi intrusive. La peur de la sanction suffit-elle à justifier un fichage génétique ? La question divise.
Ce que dit la justice : un dispositif « arbitraire » et disproportionné
Selon la décision du tribunal administratif, la ville n’a pas prouvé que d’autres outils comme le tatouage ou la puce électronique n’étaient pas suffisants. En d’autres termes : l’ADN ne serait ni indispensable, ni justifié.
Sophie Mazas, avocate de la plaignante, dénonce dans un communiqué un « mépris de l’extrême droite pour l’État de droit » et annonce un nouveau recours. « Je refuse que la police puisse me sanctionner de façon arbitraire quand je promène mon chien », déclare sa cliente selon Le Parisien.
La mesure soulève donc une question de fond : peut-on ficher un animal, et sanctionner son maître, sans constat direct d’infraction ? Pour certains juristes, cela va trop loin.
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Béziers, pionnière d’un fichage ADN municipal déjà expérimenté à l’étranger
La ville de Béziers n’est pas seule à tenter ce genre d’expérience. Des programmes similaires ont vu le jour à Madrid, Naples, ou encore Tel-Aviv. Avec, là aussi, des bilans controversés.
En France, Béziers devient la première ville à appliquer un fichage génétique canin à visée municipale, sans motif sanitaire. Un précédent qui pourrait inspirer d’autres élus… ou réveiller des craintes. Car au-delà de l’efficacité, la question de la surveillance disproportionnée et du respect des libertés individuelles se pose plus que jamais.
Un outil efficace ou une dérive autoritaire ? Les limites du contrôle par l’ADN
D’un point de vue technique, l’ADN permet une identification sans témoin, difficile à contester. C’est donc un levier puissant de dissuasion. Mais au prix de quoi ?
Le Conseil de l’Ordre des vétérinaires s’est déjà montré sceptique face à cette démarche non médicale. De plus, selon l’INSEE, un tiers des foyers français possèdent un chien. En étendant ce modèle, on glisse vers une administration de plus en plus intrusive, sans cadre législatif national adapté.
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