Peut-on vraiment parler de sécurité quand un chihuahua doit porter une muselière comme un pitbull ? À Valence (Drôme), un arrêté municipal de 2012 impose aux maîtres de chiens des règles strictes, parfois jugées grotesques. Une pétition vient de voir le jour pour dénoncer un règlement que beaucoup estiment totalement déconnecté du bon sens. Derrière ce texte, c’est tout un débat de société qui se cristallise : celui de la cohabitation entre sécurité urbaine et bien-être animal. Voici ce qu’il faut savoir.
« Un arrêté d’un autre temps » : les détenteurs de chiens montent au front
Depuis le 1er avril 2025, une pétition lancée par Jimmy Levacher, conseiller municipal d’opposition à Valence (Drôme), relance le débat autour d’un arrêté municipal datant de 2012. Ce texte impose que tout chien circulant dans certaines zones de la ville soit muselé, sans différenciation de taille ou de race. Que ce soit un rottweiler ou un caniche, la même obligation s’applique.
L’élu d’opposition dénonce une mesure qu’il juge « anachronique » et surtout inadaptée à la réalité des propriétaires de chiens aujourd’hui. Il pointe notamment des incohérences absurdes : l’interdiction de promener deux chiens en laisse en même temps ou encore l’obligation de museler des races non dangereuses.
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« Muselière obligatoire pour les chihuahuas » : quand la loi devient kafkaïenne
Ce que dénonce la pétition, c’est l’absence totale de discernement dans l’application de la loi. Un chihuahua ou un spitz de moins de 3 kg doit porter une muselière au même titre qu’un malinois. Une contrainte que Jimmy Levacher juge absurde et déconnectée des enjeux réels de sécurité publique.
« Si l’on peut comprendre la nécessité de protéger nos concitoyens, il est essentiel de faire une place à nos amis canins qui sont souvent une source d’apaisement, de santé et de confort », insiste-t-il dans la pétition.
Cette situation soulève un véritable malaise chez de nombreux propriétaires de chiens qui, comme Cyril interrogé par Ici, se demandent s’ils doivent promener leurs deux animaux l’un après l’autre ou les abandonner à leur sort.
« Une loi pensée pour exclure les SDF » ? La parole aux associations
La critique va plus loin. Laetitia Hautreux, présidente de l’association Chats Méli-Melo, estime que cet arrêté a été mis en place « pour embêter les SDF avec des chiens ». Une déclaration forte, qui souligne le potentiel discriminatoire de ce règlement.
L’application stricte de cette loi par certains agents municipaux est aussi pointée du doigt. L’activisme de « fonctionnaires zélés » est critiqué, renforçant le sentiment d’injustice parmi les habitants.
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Le maire campe sur ses positions : « Je maintiens des conditions strictes »
Face à la pétition et aux critiques, le maire de Valence, Nicolas Daragon, a répondu sur les ondes d’une radio locale. Il se montre inflexible :
« Je sais que ma police municipale est efficace et pleine de discernement. »
Il rappelle deux incidents récents pour justifier sa position : un chien guide d’aveugle attaqué par des chiens non tenus en laisse, et le décès d’un petit chien suite à une attaque. Ces faits divers ont ému la population, mais posent la question de l’efficacité des mesures généralisées versus des contrôles ciblés.
Une mesure unique en France ? Un arrêté isolé et statistiquement marginal
Selon actu.fr, cette réglementation semble être une exception en France. Les données nationales indiquent que moins de 1% des communes françaises imposent une muselière sans distinction de race ou de taille. En comparaison, Paris ou Lyon se limitent aux obligations définies par la loi de 2008 sur les chiens dits « dangereux » (catégories 1 et 2).
Les chiens représentent aujourd’hui plus de 7,5 millions de compagnons en France selon la FACCO , et une large partie des adoptants optent pour des races non agressives. L’exemple valentinois apparaît donc comme un cas isolé, d’autant plus surprenant qu’il touche indistinctement toute une population canine.
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Ce que dit la science : les bienfaits médicaux et sociaux du chien ignorés
De nombreuses études scientifiques soulignent que la présence d’un chien réduit le stress, améliore la santé mentale et encourage l’activité physique. Imposer la muselière et limiter les promenades peut donc avoir un impact direct sur la santé publique.
L’OMS reconnaît même que la compagnie animale est un facteur clé de lutte contre la solitude, notamment chez les seniors. Une réglementation trop stricte pourrait donc, paradoxalement, nuire à la cohésion sociale et au bien-être des citoyens.
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Valence doit-elle revoir sa copie ?
Ce dossier met en lumière un arrêt municipal resté figé alors que la société et les pratiques canines ont évolué. Imposer les mêmes contraintes à un chihuahua et à un berger allemand interroge autant qu’il agace. La sécurité, oui — mais avec discernement.
Depuis le 1 avril, la pétition soulève une question très concrète : pourquoi appliquer une règle uniforme qui ignore le gabarit, le comportement et la situation de l’animal ?
Pour l’heure, la municipalité ne bouge pas. Mais sur le terrain, les voix s’élèvent de plus en plus fort pour réclamer une mise à jour du cadre réglementaire.
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