Une crise dramatique : l’abandon massif des animaux continue
En Guadeloupe, l’abandon d’animaux domestiques atteint des proportions alarmantes. Chaque année, des centaines de chiens et chats sont jetés sur les routes, abandonnés dans des parkings ou laissés à l’agonie dans des fossés, parfois dès leur naissance.
Selon le refuge SPA Papillon, 540 animaux ont été recueillis en 2024, un chiffre effrayant. Pire encore, moins de 12% ont trouvé une famille en Guadeloupe. Pour les autres, c’est l’exil forcé vers l’Hexagone pour espérer une adoption (selon la1ere.francetvinfo.fr).
L’absence de contrôle et de politique publique efficace en matière de protection animale aggrave la situation. Les adoptions locales restent marginales en raison d’un manque de moyens, de sensibilisation et d’une culture où l’animal est parfois perçu comme un bien jetable.
Face à cette crise, des refuges surchargés doivent faire des choix déchirants : sauver certains animaux et en laisser d’autres livrés à eux-mêmes.
Associations en alerte : « On ne peut plus suivre ! »
Les associations de protection animale sont à bout de souffle. Le COPA-Guadeloupe et dépendances, l’une des plus actives, a organisé 1 217 sauvetages vers la France métropolitaine en 2024. Le constat est clair : la Guadeloupe ne peut plus absorber le flot d’animaux abandonnés. Une situation aggravée par la fermeture de refuges partenaires comme Molosse Land, privant ainsi des centaines d’animaux d’une seconde chance.
Les bénévoles doivent faire face à des conditions éprouvantes : manque de fonds, saturation des refuges, traumatismes liés aux scènes de maltraitance. Certains animaux récupérés souffrent de blessures graves, de malnutrition et de maladies infectieuses faute de soins appropriés. Chaque intervention est un combat contre le temps et le manque de moyens.
Une mobilisation 100% financée par les dons
Face à l’inaction des pouvoirs publics, la survie des animaux repose sur la générosité des particuliers. Le COPA-Guadeloupe fonctionne grâce aux dons et parrainages lancés sur Facebook. Actuellement, 200 animaux sont sauvés chaque mois, mais combien pourront réellement être adoptés ?
La logistique derrière ces sauvetages est lourde : billets d’avion pour le fret des animaux, vaccinations, soins vétérinaires, nourriture et hébergement temporaire. L’exportation vers l’Hexagone est coûteuse, mais reste la seule option viable pour des centaines d’animaux chaque année. Sans soutien financier accru, cette chaîne de sauvetage pourrait s’effondrer.
Adopter en Guadeloupe : un parcours du combattant
L’adoption locale est devenue un véritable casse-tête. « Sans stérilisation, vaccination et des conditions de vie décentes, on refuse l’adoption« , explique Cécile Vaïsse, cofondatrice du COPA. Mais avec l’augmentation du coût de la stérilisation et la disparition des aides, de nombreuses familles renoncent à accueillir un animal.
Les mentalités doivent évoluer : adopter un animal, ce n’est pas juste un caprice, c’est un engagement à vie. Pourtant, en Guadeloupe, certains propriétaires continuent de considérer leurs animaux comme de simples objets.
« Un chien attaché toute la journée sans interaction, un chaton laissé dehors sans protection : ce ne sont pas des conditions acceptables« , insiste Cécile Vaïsse.
Des abandons d’une cruauté insoutenable
L’horreur est quotidienne : des chiots de quelques jours jetés dans des cartons, des chatons laissés seuls sous la pluie. « Parfois, on retrouve huit animaux abandonnés en une seule nuit« , confie Emilie Cheval, responsable du refuge SPA Papillon. Ces actes inhumains se multiplient, plongeant les refuges dans l’impasse.
Certains animaux sont retrouvés blessés, dénutris, voire enchaînés sans eau ni nourriture pendant des jours. « Nous avons sauvé un chien qui avait été laissé sur un balcon en plein soleil sans eau pendant plusieurs jours. Il était à l’agonie« , témoigne un bénévole. Ces scènes de souffrance sont récurrentes et révèlent l’urgence de sensibiliser la population.
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L’identification des animaux : une loi ignorée
Un problème aggravant : les animaux ne sont pas identifiés. Sans puce électronique, impossible de retrouver les propriétaires ou de lutter contre le trafic animalier. « Sans Icad, les animaux errants sont condamnés« , alerte Emilie Cheval. Pourtant, cette identification est obligatoire.
Sans enregistrement officiel, de nombreux animaux disparaissent sans laisser de trace. Cela complique les recherches en cas de vol ou de perte et empêche toute gestion efficace des populations animales errantes.
« Il faudrait des campagnes de stérilisation et d’identification financées par l’État, sinon la situation ne fera qu’empirer« , ajoute Emilie Cheval.
L’heure est grave : agir maintenant ou condamner ces animaux
Sans une prise de conscience immédiate, les abandons vont continuer. Solutions possibles ? Renforcer la stérilisation, appliquer des sanctions plus strictes contre l’abandon, et encourager l’adoption locale responsable.
Il est impératif de mieux encadrer la possession d’animaux avec des contrôles plus rigoureux sur les conditions de détention. En outre, une éducation dès le plus jeune âge sur la responsabilité d’un propriétaire pourrait limiter les abandons à l’avenir.
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