La police municipale se dote de super-agents à quatre pattes
Depuis janvier 2025, Nantes fait un bond en avant dans la gestion de la sécurité publique en accueillant ses premiers agents à quatre pattes : des chiens accompagnés de leurs maîtres-chiens. Une brigade cynophile a officiellement rejoint les forces de l’ordre, marquant une grande première pour la ville.
« Nous renforçons notre présence sur le terrain », explique Bassem Asseh, premier adjoint à la maire de Nantes, délégué à la sécurité.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale visant à accroître la vigilance et la tranquillité publiques.
Une brigade sur le terrain dès janvier
Le premier duo, composé de Fabrice, un maître-chien, et de son berger malinois, est déjà en fonction depuis le 7 janvier. Leur mission principale est d’assurer la sécurisation des interventions sur la voie publique, notamment en soirée, entre 16 h et 2 h du matin.
Selon actu.fr, cette brigade a été créée pour « rassurer, dissuader et sécuriser » les citoyens.
En mars et avril 2025, ils seront rejoints par trois autres duos maîtres-chiens, formés pendant dix semaines dans un lycée professionnel près de Clermont-Ferrand. Cette formation rigoureuse vise à assurer une parfaite coordination entre les agents canins et leurs maîtres pour des interventions efficaces sur le terrain.
Un soutien opérationnel innovant
L’arrivée de cette brigade cynophile offre une valeur ajoutée aux forces de l’ordre. Par exemple, le Décret n° 2022-210 du 18 février 2022, publié sur Légifrance, définit le cadre juridique des brigades cynophiles et leur emploi pour renforcer la sécurité publique.
De plus, la délibération de la ville de Rouen souligne que ces brigades ont un impact positif sur la réduction des comportements malveillants, confirmant leur utilité dans des zones sensibles.
« C’est une efficacité supplémentaire », affirme Bassem Asseh.
Les chiens joueront un rôle crucial en renforçant la sécurité dans les espaces publics et en dissuadant les comportements malveillants. Ils pourront même intervenir dans des magasins si nécessaire.
Deux véhicules spécifiques ont été acquis pour leur transport, équipés de cloisons spéciales pour garantir la sécurité et le confort des chiens pendant leurs déplacements. Ces véhicules comprennent également un système de climatisation adapté et des espaces réservés au matériel des maîtres-chiens, reflétant l’engagement de la ville envers ce projet ambitieux.
Un chenil équipé, situé dans la cour de la Manufacture, a également été aménagé pour un coût d’environ 80 000 euros. Ces installations permettent aux chiens de se reposer dans des boxes adaptés et de bénéficier de deux pauses de 30 minutes pendant chaque vacation de 10 heures.
Une formation et un entrainement intensifs
Les maîtres-chiens et leurs animaux suivent une formation initiale de dix semaines pour se préparer aux exigences de leurs missions. En complément, ils participent à un entraînement continu comprenant 30 à 35 séances par an, organisées sur différents terrains, de jour comme de nuit. Ces exercices permettent de maintenir un haut niveau d’efficacité et d’adaptabilité.
Des agents à part entière
Selon Patrick Pottier, chef de service à la police municipale, les chiens sont considérés comme des « agents à part entière ».
Outre leur participation active aux interventions, la ville de Nantes prend à sa charge les frais médicaux des animaux. En fin de journée, les chiens retournent au domicile de leurs maîtres, où ils mènent une vie de famille et prennent leur retraite à l’âge de 8 ans.
Une stratégie sécuritaire renforcée
L’introduction de la brigade cynophile s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement de la sécurité. Depuis septembre 2024, Nantes a vu la mise en place d’une brigade de l’espace public composée de 42 agents. Cette nouvelle approche témoigne de la volonté de la municipalité d’améliorer la tranquillité publique grâce à des moyens humains et matériels innovants.
Nantes réinvente-t-elle la sécurité publique ?
Nantes pourrait inspirer d’autres municipalités à adopter des brigades cynophiles. En effet, les bénéfices de cette initiative – dissuasion accrue, sécurité améliorée et meilleure gestion des situations complexes – sont déjà perceptibles.
Avec des investissements stratégiques et une formation rigoureuse, cette démarche pourrait devenir un modèle pour d’autres collectivités souhaitant optimiser leur gestion de la sécurité publique.
Une réflexion à plus long terme
L’introduction des chiens dans les forces de police soulève également des questions sur le bien-être animal et l’équilibre entre performance et éthique. Alors que Nantes ouvre la voie, il sera intéressant de suivre l’évolution de cette initiative et son impact sur la vie des citoyens et des agents à quatre pattes.