Mardi matin 14 Janvier 2025, la ville de Montauban a été le théâtre d’une scène d’horreur qui a choqué les riverains. Les forces de l’ordre, alertées par des cris provenant d’un appartement, ont découvert un jeune chien poignardé à plusieurs reprises et sa propriétaire, ensanglantée, en pleine crise psychotique. Ce drame a entraîné l’ouverture d’une enquête pour actes de cruauté sur un animal domestique.
Une découverte macabre dans la salle de bain
Selon les informations rapportées par La Dépêche du Midi, c’est au petit matin que les pompiers et la police sont intervenus à la suite d’appels inquiets du voisinage. Une jeune femme de 26 ans, visiblement en plein délire, les a accueillis couverte de sang et dans un état de grande confusion.
Une fois à l’intérieur de l’appartement, les forces de l’ordre ont rapidement compris l’origine de cette scène sanglante : dans la salle de bain, un chien de race setter anglais, âgé de seulement huit mois, gisait sans vie dans la baignoire. D’après le constat du vétérinaire dépêché sur place, l’animal a succombé à une dizaine de coups de couteau, lesquels ont perforé ses organes vitaux, notamment les poumons et le cœur.
Une enquête ouverte pour cruauté sur animal
Face à la gravité des faits, le parquet de Montauban a rapidement annoncé l’ouverture d’une enquête pour « actes de cruauté sur un animal domestique ». La propriétaire, en état de crise psychotique lors de l’intervention, n’a pas encore pu être entendue par les autorités en raison de son état mental et physique.
Selon les informations recueillies par 20minutes.fr, la jeune femme pourrait être hospitalisée d’office, en fonction des conclusions des examens psychiatriques. Une source proche du dossier précise que l’altération de son discernement sera un élément clé dans l’issue judiciaire de cette affaire.
Une plainte déposée par une association de protection animale
Dans un contexte où la sensibilisation aux droits des animaux prend de l’ampleur, ce drame suscite une vive émotion.
L’association toulousaine « Les 4 Pattounes », très active dans la région, a annoncé avoir déposé plainte et s’être constituée partie civile pour « sévices graves et actes de cruauté ayant entraîné la mort ».
« Nous souhaitons plaider sur la souffrance endurée par l’animal jusqu’à sa mort et demander une interdiction définitive pour la mise en cause de détenir un animal », a déclaré Céline Gardel, capitaine de police et présidente de l’association, au micro de 20 Minutes.
Les délits de cruauté envers les animaux sont lourdement sanctionnés en France. En 2022, près de 1 200 condamnations ont été prononcées pour actes de cruauté envers des animaux, selon les chiffres du ministère de la Justice. La peine encourue peut aller jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Toutefois, dans ce dossier, la prise en compte de l’état psychologique de la suspecte pourrait influencer la sévérité de la sentence.
Une affaire qui relance le débat sur la santé mentale et la maltraitance animale
Les troubles psychotiques peuvent parfois conduire à des comportements imprévisibles, surtout en l’absence d’un suivi médical adapté, selon des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS). Une étude de l’Inserm estime qu’en France, près de 2,5 millions de personnes souffrent de troubles psychiques graves.
Ce tragique événement relance une question sensible : comment prévenir de tels drames liés à des troubles psychiques graves ? De nombreux experts en santé mentale soulignent l’importance de renforcer l’accès aux soins psychiatriques et le suivi des personnes vulnérables.
Par ailleurs, les associations de protection animale réclament une meilleure vigilance quant à la détention d’animaux par des personnes souffrant de troubles mentaux. La création d’un fichier national des personnes interdites de posséder des animaux fait partie des propositions régulièrement avancées.
Une nécessité de renforcer la législation
Si la France dispose d’une des législations les plus strictes en Europe en matière de protection animale, comme le souligne un rapport de la Fondation 30 Millions d’Amis, qui classe régulièrement la France parmi les pays leaders en la matière, les associations militent pour aller encore plus loin. Parmi les mesures réclamées figurent l’alourdissement des peines pour actes de cruauté et la création de structures d’accueil spécialisées pour les animaux victimes de maltraitance.
L’affaire de Montauban illustre tragiquement les conséquences dramatiques que peuvent avoir les troubles psychiques non traités, tant pour les personnes concernées que pour leur entourage, y compris les animaux domestiques. Une réflexion globale sur la prise en charge de ces problématiques s’impose pour prévenir de futurs drames.
Dans l’attente des résultats de l’enquête, la jeune femme reste hospitalisée et pourrait être poursuivie pénalement si son état de santé le permet.